Des blagues comme celle de Jean-François Lisée sur la moustache de Manon Massé n'ont plus leur place dans le débat public, ont déploré lundi les députés de Québec solidaire.

À leur arrivée à l'Assemblée nationale, lundi, les collègues de Mme Massé ont critiqué les propos tenus samedi soir par le chef du Parti québécois à l'émission La soirée est (encore) jeune.

« Moi je ne l'ai pas trouvée drôle, la blague, a déploré le député Gabriel Nadeau-Dubois. Je trouve que ce ne sont pas des commentaires qui ont leur place au 21e siècle, faire des commentaires sur l'apparence des gens. »

« Je ne pense pas que je suis le seul à penser ça, a-t-il ajouté. De manière générale, il y a un consensus que ce ne sont pas des propos qu'il faut avoir au 21e siècle. »

Son collègue Amir Khadir et lui n'ont toutefois pas voulu ajouter de l'huile sur le feu. Ils ont souligné que M. Lisée a promptement présenté des excuses publiques à Mme Massé par le biais de sa page Facebook

Mme Massé a dû s'absenter de la réunion du caucus des députés solidaires pour préparer la rentrée parlementaire. Elle se trouve au chevet de sa mère, qui est malade.

Ce sera à elle de décider si elle accepte les excuses de M. Lisée, ont dit ses collègues.

À son arrivée au caucus du Parti québécois (PQ) à l'Assemblée nationale, le chef péquiste a réitéré ses excuses auprès de Manon Massé et ceux qui ont été choqués par ses propos. 

« Je sais que Manon considère que son apparence fait partie de son expression politique. Elle en est fière et l'assume. Mais j'ai vu que des gens ont, de toute évidence, trouvé que c'était déplacé et ils ont raison, donc je m'en excuse », a-t-il dit.

Seuls à gauche

Les députés solidaires sont réunis pour préparer la session parlementaire, la dernière avant les élections d'octobre. Ils comptent lutter pour une amélioration des conditions de travail, notamment dans le milieu de la santé.

Ils comptent également se présenter comme le seul parti de gauche. À Jean-François Lisée qui promet un gouvernement social-démocrate, M. Khadir rétorque que les électeurs sont bien au fait de la feuille de route du Parti québécois (PQ).

« Le PQ, dans l'opposition, signale à gauche, a noté M. Khadir. Et une fois au pouvoir, il tourne à droite. »

« De toute façon, les symptômes sont là, a ajouté M. Khadir. Quand on est aussi enthousiasmé par la direction du parti par un Pierre Karl Péladeau, par un milliardaire qui pratique l'évasion fiscale au Delaware (...), comment on peut se dire sérieusement social-démocrate ? »

- Avec Hugo Pilon-Larose, La Presse