La directrice générale de la Chambre de commerce et d'industries de Trois-Rivières, Marie-Pier Matteau, dit avoir été manipulée pour cosigner une lettre ouverte publiée mercredi avec la Coalition avenir Québec (CAQ) pour le développement d'un train à grande fréquence (TGF) au Québec.

« Ça fait 30 ans qu'on mène ce dossier-là et on ne s'est jamais servi du politique. On ne fait pas de politique, on est apolitique, et je n'aurais jamais cosigné une lettre avec la CAQ », a affirmé Mme Matteau.

Une lettre ouverte intitulée « Nous disons oui au projet de TGF » a été publiée mercredi dans les pages de quotidiens du Groupe Capitales Médias, dont Le Soleil. Le texte, qui demandait au gouvernement Couillard d'affirmer « que le scénario d'un monorail ne fait officiellement plus partie des priorités », au profit du développement du projet de TGF de VIA Rail, est cosignée par les chambres de commerce et d'industries de Trois-Rivières et Drummondville, par les maires de ces deux villes ainsi que par Benoît Charette, député de la CAQ.

« Si je regarde le contenu de la lettre, je suis très à l'aise et favorable. On milite depuis longtemps pur le TGF, [mais] on n'a pas signé la lettre avec la CAQ », a dit Mme Matteau.

Nicolas Martel, président de la Chambre de commerce de Drummondville, a également affirmé avoir appris que la CAQ était cosignataire de la lettre en ouvrant le journal.

« Quand on approuvé la lettre il y a un certain temps, on n'était pas au courant, surtout que le député de la CAQ est de Deux-Montagnes. C'est sûr qu'on ne se plaint pas, ceci dit, parce que plus de gens appuient le dossier, plus on est content. Tant mieux si on est en mesure de faire entendre nos voix », a-t-il dit.

La CAQ s'explique

Émilie Toussaint, attachée de presse de la CAQ, a affirmé mercredi après-midi que les chambres de commerce avaient été approchées par son parti par l'intermédiaire de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ).

« On a aucunement servi d'intermédiaire et on n'est pas impliqué non plus dans la rédaction de cette lettre. On veut corriger le tir, mettre les points sur les i », a toutefois répliqué Max Coloma, responsable des relations médias pour la FCCQ, interpellé par La Presse.

Mme Toussaint a par la suite envoyé par courriel une précision, écrivant que la CAQ a « fait appel à plusieurs acteurs politiques et des gens très résautés dans le milieu économique du Centre-du-Québec et de la Mauricie qui ont obtenu l'aval des chambres de commerce pour cosigner cette lettre. » 

« Il a toujours été clair dans nos échanges avec eux que la CAQ était non seulement cosignataire, mais instigatrice de l'initiative », a-t-elle écrit.