Philippe Couillard a rompu sa promesse de faire la politique autrement, a dénoncé le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, après que le premier ministre l'eut bombardé de critiques vendredi matin.

« La façon dont M. Couillard fait de la politique n'est pas ce qu'il avait annoncé au début », a déclaré M. Legault lors de son bilan de fin de session parlementaire.

« Il a dit qu'il serait respectueux, qu'il ferait de la politique d'une manière différente, a-t-il ajouté. On voit tous que ce n'est pas ce qu'il a livré, et c'est son choix. »

Le chef caquiste, que les sondages placent en tête des intentions de vote à la veille de l'année électorale, est la cible de toutes les attaques des libéraux depuis les dernières semaines. M. Couillard est revenu à la charge, vendredi, en accusant François Legault de faire de la « politique de bas-étage » et en qualifiant la CAQ de « farce » (« joke », en anglais).

Mais M. Legault s'est bien gardé de répliquer aux charges de ses adversaires, affirmant tout au plus que M. Couillard « est un peu désespéré.

« Je vais le laisser faire les attaques personnelles, a simplement dit le chef caquiste. Moi, je vais me concentrer sur les idées. Je sais qu'au Québec on peut faire beaucoup mieux en économie, on peut faire beaucoup mieux en éducation, on peut faire beaucoup mieux en santé. »

Place à l'équipe

M. Legault s'est félicité d'avoir délibérément pris moins de place à l'Assemblée nationale et dans les médias en 2017. Il dit avoir adopté cette stratégie car les sondages montraient que le travail de son équipe était méconnu.

« On avait un problème quand on demandait qui a la meilleure équipe, a relaté M. Legault. Donc, effectivement, au début de l'année 2017, j'ai décidé de montrer plus mon équipe que moi-même, et c'est rendu que, là, les Québécois trouvent que la CAQ a un bon chef puis la CAQ a une bonne équipe. Donc, gagnant-gagnant, et je pense que c'était une bonne décision. »

Un sondage Léger-Le Devoir publié récemment accorde 36% des intentions de vote à la CAQ, contre 32% aux libéraux et 19% au Parti québécois. Ce résultat a confirmé une remontée importante du parti de François Legault dans les intentions de vote ces derniers mois.

Rien n'est joué

Ces résultats suscitent de « l'espoir », a convenu M. Legault. Mais « rien n'est joué », car les libéraux sont des « adversaires redoutables » et le gouvernement a encore près d'un an pour distribuer des « cadeaux électoraux ».

« Les libéraux sont loin d'être battus, on a encore du travail à faire, des gros défis », a-t-il prévenu.