La communauté anglophone ne ressent pas un fort sentiment d'appartenance à la société québécoise, a affirmé samedi la ministre Kathleen Weil. Un problème qu'elle juge «inquiétant».

Mme Weil, nommée responsable des Relations avec les Québécois d'expression anglaise lors du remaniement ministériel, a lancé un signal d'alarme à son arrivée au congrès du Parti libéral à Québec, samedi.

«Le sentiment d'appartenance est faible chez les anglophones et chez les jeunes, et surtout dans les régions», a-t-elle prévenu.

«C'est inquiétant, a-t-elle ajouté. On veut que tout le monde se sente Québécois à part entière, que ce soit des gens qui viennent d'ailleurs ou des anglophones. Il faut travailler ce sentiment d'appartenance.»

La ministre a officiellement lancé cette semaine le nouveau Secrétariat aux relations avec les Québécois d'expression anglaise. Cet organisme sera composé d'une douzaine de personnes et sa création devrait coûter environ 1,2 million.

Les militants du Parti libéral, rassemblés au Centre des congrès de Québec, doivent aussi débattre d'un projet de résolution qui engagerait le gouvernement à «prendre davantage en compte la réalité» des anglophones et à «maximiser leur participation à l'avancement de la société québécoise».

«On veut que les jeunes sentent qu'ils ont un choix de rester ici, a expliqué Mme Weil. "Vous êtes bilingues, vous avez quelque chose à contribuer au Québec, on veut vous garder", et on lance ce message au nom de tous les Québécois.»

La ministre de l'Économie, Dominique Anglade, s'est montrée ouverte au projet de résolution.

«C'est pour qu'on inclue les anglophones de manière plus systématique, a-t-elle dit. Vous avez vu les données par rapport au taux de chômage, vous avez vu les données par rapport au taux de pauvreté. Je pense que ça répond à un objectif.»