La ministre déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois, ne contredit pas que les Premières Nations pourraient vendre du cannabis à prix réduit, mais martèle que les « communautés autochtones sont beaucoup plus inquiètes que l'ensemble de la population » concernant la légalisation du pot et que « ce qu'ils souhaitent, c'est de protéger la santé de leurs jeunes ».

Mme Charlebois, accompagnée de son collègue ministre responsable des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley, a réagi ce matin à une manchette du Devoir, qui affirme que les Premières Nations pourront vendre du cannabis sans taxes de vente. « Comme ils veulent, où ils veulent, aux prix qu'ils veulent », aurait-elle dit hier au journal. 

« Il faut rétablir les faits », a rapidement dit jeudi matin en mêlée de presse la ministre Charlebois. « Est-ce qu'ils vont vendre moins cher, je n'ai jamais dit ça. Ce que je dis, c'est que tous les éléments peuvent faire partie d'une négociation », a-t-elle poursuivi. 

Dans son projet de loi encadrant la commercialisation du cannabis au Québec, le gouvernement s'est donné le pouvoir de conclure des ententes avec les communautés autochtones. 

« Il faut rappeler que dans la Loi sur les Indiens, la seule chose qui est permise, c'est que les biens et les services livrés dans la communauté sont exemptés de taxes pour les autochtones », a dit Geoffrey Kelley. 

Le PQ veut un prix unique 

Pour l'opposition officielle, le fait que le cannabis pourrait être vendu moins cher en territoire autochtone est une autre manifestation que le gouvernement n'est pas prêt et qu'il doit tenir des consultations élargies. 

« Ce dossier soulève beaucoup de questions et nous précipite dans des situations insoutenables. Prenons le temps de faire les choses correctement », a dit le député péquiste et porte-parole en matière de Santé publique Sylvain Pagé.

« Il y a des questions de taxes, il y a des questions de droit (...). Notre objectif [est d'avoir] une négociation de bonne foi avec les nations autochtones [et] d'arriver avec un prix unique. Je pense qu'on ne veut pas reconduire un différentiel qui existe sur le tabac », a poursuivi le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée.