Les jeunes libéraux veulent transformer la manière dont l'Assemblée nationale adopte les lois afin d'augmenter la participation citoyenne et diminuer l'influence des entreprises, groupes d'intérêt et lobbyistes.

La Commission-Jeunesse du Parti libéral (CJPLQ) présentera un projet de résolution aux membres qui se réunissent en congrès à Québec en fin de semaine. Elle souhaite que Québec lance un projet-pilote pour permettre à la population de suggérer des orientations au gouvernement par l'intermédiaire d'un site web ou d'une application mobile.

Les internautes pourraient ainsi donner leur opinion sur des pièces législatives. Et dans certains cas, ils pourraient participer à des débats avec les élus.

En entrevue, le président des jeunes libéraux, Stéphane Stril, affirme que le processus législatif actuel provoque un véritable fossé entre les politiciens et la population. Il est « très, très compliqué » pour un simple citoyen de se faire entendre en commission parlementaire, illustre-t-il.

« Au niveau parlementaire, on a l'impression qu'il y a un retard, que nos institutions sont un peu figées dans le temps. »

Il presse le gouvernement d'agir rapidement. Dans un mémoire qui sera présenté aux membres du PLQ, la CJPLQ affirme sans détour que la démocratie est en « crise ». Elle cite en exemple les taux de participation électorale, qui sont en baisse tant au niveau municipal que provincial.

71,4 %

Taux de participation aux dernières élections provinciales, en 2014, une baisse de 3,2 % par rapport au scrutin de 2012.

44,8 %

Taux de participation aux élections municipales du 5 novembre, une baisse de 2,4 % par rapport à celles de 2013.

M. Stril estime que l'intégration des nouvelles technologies aux façons de faire du gouvernement encouragerait la participation des Québécois à la vie politique. La population pourrait ainsi savoir qu'elle a une influence réelle sur la conduite des affaires de l'État, dit-il.

Si rien n'est fait, les citoyens continueront de se désintéresser de la politique et risquent de « se tourner vers des discours simplistes promettant de tout régler en un tour de main », une allusion claire à l'élection de Donald Trump l'an dernier.

Revenu minimum garanti

La CJPLQ présentera par ailleurs un projet de résolution pour encourager le gouvernement à tester le revenu minimum garanti. Cette prise de position contredit le comité d'experts mandaté par le gouvernement Couillard, qui a conclu la semaine dernière que cette mesure causerait des « problèmes d'équité, d'incitation au travail et d'acceptabilité sociale ». Le ministre François Blais, un grand partisan du revenu minimum garanti, a dénoncé le rapport d'experts.

Violence sexuelle, instruction obligatoire, anglophones

La résolution-cadre qui sera proposée aux membres du PLQ compte quelque 200 propositions. La commission politique du parti appelle le gouvernement à adopter « un train de mesures » pour contrer les violences à caractère sexuel. Elle propose également de rendre l'école obligatoire jusqu'à 18 ans pour les élèves qui n'ont pas obtenu un diplôme d'études secondaires ou une formation professionnelle. Le texte suggère également de « prendre davantage en compte la réalité » des Québécois anglophones dans l'élaboration des lois et des règlements.