Les automobilistes de Montréal et de Québec vont devoir subir des embouteillages supplémentaires dans les prochaines semaines si les ingénieurs de l'État ne cessent pas leurs moyens de pression, a prévenu le gouvernement Couillard vendredi.

Les ingénieurs de l'État, qui sont sans convention collective depuis mars 2015, mènent depuis septembre une grève du temps supplémentaire.

Si ce moyen de pression persiste, l'inspection de 39 structures à fort achalandage du ministère des Transports va devoir se dérouler de jour plutôt que de nuit.

« Une telle opération menée de jour, pendant la semaine, causera des impacts énormes sur les déplacements de la population », a prévenu le ministre des Transports, André Fortin.

M. Fortin, flanqué du président du Conseil du Trésor, Pierre Arcand, a donc appelé l'Association professionnelle des ingénieurs du Québec a reprendre les négociations qui sont rompues depuis cet été.

Québec s'est également adressé au Tribunal administratif du travail (TAT) pour faire déclarer les inspections de nuit un service essentiel.

Sur la quarantaine de structures qui doivent être inspectées, 19 se trouvent à Montréal et 20 sont dans la grande région de Québec. Pour éviter que les intempéries perturbent les opérations, les inspections doivent être menées avant le 30 novembre à Québec et avant le 15 décembre à Montréal.

Le ministre Arcand s'est montré ouvert à des « aménagements » aux offres faites aux ingénieurs de l'État à la mi-juin. Cette proposition a été rejetée par les syndiqués. 

Le président du Conseil du trésor a toutefois prévenu qu'il ne pourra pas déroger au cadre financier que s'était fixé le gouvernement.

« Il faut avoir une cohérence au niveau des négociations, a indiqué M. Arcand. On se ferait reprocher un manque total d'équité si on n'avait pas une base de négociation et un cadre financier que l'on doit respecter. »

L'appel du gouvernement a été bien accueilli par le syndicat. Son président, Marc-André Martin, s'est montré ouvert à rencontrer rapidement les négociateurs du gouvernement.

Cependant, il s'explique mal que les 39 inspections de nuit n'aient pas été menées avant le déclenchement des moyens de pression.

« Nous n'étions pas en grève cet été, a noté M. Martin. Les inspections de nuit pouvaient amplement avoir été faites aux mois de juillet, août et septembre. »