L'arrestation du député libéral Guy Ouellette hier par une escouade secrète formée de six corps de police ne secoue pas que le gouvernement. Le climat était à la stupéfaction, jeudi matin, alors que les partis de l'opposition ont tour à tour exprimé leur surprise et leur consternation dans les corridors de l'Assemblée nationale.

«Ce qu'on a appris hier nous a abasourdis. (...) On s'attend à ce que l'UPAC puisse nous fournir des informations sur ce qui est arrivé. C'est quand même grave, c'est un député de l'Assemblée nationale, c'est un président de commission qui préside sur le projet de loi 107 sur l'indépendance de l'Unité permanente anticorruption (UPA)», a commenté Pascal Bérubé, leader parlementaire du Parti québécois (PQ). 

«Dans le cas de l'affaire Mâchurer, ça fait depuis 2013 que l'enquête est amorcée, il n'y a pas de résultats. (...) Là, ce qu'on veut obtenir, c'est une détermination de la part de l'UPAC aussi importante pour aller au bout des enquêtes que ce qu'on a [vu] hier», a poursuivi le député péquiste. 

«Guy Ouellette a consacré sa vie à la recherche de la vérité, il a pris des risques importants dans sa vie comme enquêteur de police, il a fait un travail exemplaire comme président de commission. C'est la relation que j'ai [avec lui lorsque] je le rencontre comme membre dune commission parlementaire qu'il préside», a dit M. Bérubé. 

Du côté de la Coalition avenir Québec (CAQ), le leader parlementaire du deuxième groupe d'opposition, François Bonnardel, s'est dit consterné par les événements qui secouent l'Assemblée nationale. 

«C'est une surprise pour tout le monde. Tout le monde est tombé en bas de sa chaise de voir Guy Ouellette arrêté hier par l'UPAC», a-t-il affirmé avant le début du caucus de son parti.

«C'est la consternation dans le parlement ce matin. C'est à l'UPAC maintenant de nous informer de ce qu'ils peuvent nous dire. (...) C'est extrêmement grave ce qui se passe ce matin. Ça déstabilise un gouvernement assurément de voir un de ses élus arrêtés par la police», a-t-il poursuivi. 

Le député de Québec solidaire (QS) Amir Khadir a quant à lui fait un pas de plus. Son personnel a appelé le bureau de M. Ouellette pour lui témoigner de son soutien le temps que l'UPAC explique pourquoi elle l'a arrêté hier. 

«Je partage la stupeur de tous mes collègues, mais Guy Ouellette ce matin a mon respect, il a mon appui. Je n'ai aucune raison de douter de son intégrité et de sa probité. Ça n'a pas été un ministre à 100 000 $, Guy Ouellette. Il n'a jamais été mêlé à aucun scandale de financement du Parti libéral, contrairement à plusieurs ministres à 100 000 $ qui sont là encore au sein du gouvernement», a-t-il affirmé.