L'Union des municipalités du Québec (UMQ) croit que la loi 62 sur la neutralité religieuse, adoptée cette semaine à l'Assemblée nationale, est inapplicable aux services municipaux.

L'UMQ estime que, «compte tenu de la nature et de la grande diversité des services municipaux, la mise en oeuvre de cette loi créera de nombreux malaises et problèmes au lieu de favoriser le vivre ensemble».

Le président de l'UMQ, Bernard Sévigny, explique qu'il faut plutôt trouver des solutions pour une meilleure intégration des immigrants, une meilleure gestion de la diversité et une plus grande inclusion.

Il rappelle que les municipalités offrent de nombreux services publics liés à la personne, notamment les services de loisirs, de culture et d'activités sportives. Il soutient que les employés municipaux seront placés dans une position «intenable» pour faire appliquer la loi 62.

A Montréal, le maire Denis Coderre a indiqué au premier ministre Philippe Couillard qu'il n'appliquera pas la loi 62 dans sa ville.

M,. Coderre a déclaré à La Presse qu'il avait discuté avec M. Couillard vendredi matin, et qu'il lui avait fait part de ses réticences.

Pendant ce temps, le gouvernement fédéral envisage toujours la possibilité de contester la nouvelle loi québécoise.

De passage à Edmonton samedi après-midi, le premier ministre Justin Trudeau a affirmé que son gouvernement va toujours défendre la Charte canadienne des droits et libertés et continue de suivre attentivement le débat qui a cours au Québec. «Beaucoup de questions se posent sur la mise en oeuvre et l'application de cette loi au Québec. En tant que gouvernement fédéral, on va suivre attentivement ce débat et nous allons voir le rôle qu'on peut jouer.»