Le Directeur général des élections (DGEQ) veut lancer une vaste étude sur le vote par internet. Il a demandé au gouvernement Couillard de lui donner un mandat formel en ce sens, mardi.

Lors d'un passage en commission parlementaire, Pierre Reid a appelé l'Assemblée nationale à une vaste réflexion sur la possibilité d'autoriser le vote en ligne.

«Je l'entends sur le terrain quand je rencontre les gens, a expliqué M. Reid en entrevue. (...) Je sens que des gens sont d'avis que ça pourrait augmenter la participation. D'autres disent que ça pourrait faciliter l'exercice du droit de vote.»

L'organisation de scrutins électroniques est cependant complexe, a-t-il convenu. Il faut mesurer les coûts d'implantation de la technologie et anticiper les bénéfices qui en découleront, notamment sur le taux de participation.

Il faut également rassurer les citoyens quant à la transparence et la sécurité des scrutins électroniques, poursuit le DGEQ. Surtout dans un contexte où les dernières élections américaines et françaises ont été marquées par des allégations de tentatives d'ingérence.

Le passage à cette formule nécessite donc un important «choix de société», selon M. Reid.

«Il y a plusieurs questions qui se posent, a-t-il dit. Effectivement, les technologies évoluent. Est-ce qu'on y arrivera un jour? Probablement. C'est pour ça qu'il faut regarder les coûts et les bénéfices et mesurer l'acceptabilité sociale.»

Le vote par internet n'a jamais été utilisé dans une élection au Québec. La technologie a été testée dans quelques villes dans d'autres provinces, ainsi qu'à l'Île-du-Prince-Édouard lorsque son gouvernement a tenu un référendum sur une réforme du mode de scrutin.

La pratique est un peu plus répandue dans d'autres pays, notamment la Suisse, note M. Reid.