La ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, enverra un vérificateur externe à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) pour faire un diagnostic de la crise qui secoue l'organisme présidé par Tamara Thermitus.

«La situation est préoccupante. Les faits qui sont allégués dans La Presse méritent certainement qu'on s'y attarde», a affirmé Mme Vallée à son arrivée à une réunion du caucus libéral mardi.

Elle a ajouté que, «pour le moment, il n'est pas question de remettre en cause la confiance» que le gouvernement a envers la présidente.

L'Assemblée nationale a voté en faveur de la nomination de Mme Thermitus à la tête de la Commission en février dernier.

La Presse rapporte mardi que trois commissaires qui siègent à la CDPDJ et qui sont également nommés par l'Assemblée nationale veulent demander des comptes à Mme Thermitus sur sa gestion. Ils se plaignent des façons de faire de la présidente et lancent «un appel à l'aide».

«En lisant le journal ce matin à 5h, je dois vous avouer que ce que j'ai ressenti, c'est que c'était un appel lancé de façon assez spontanée. Il y a lieu de dresser un état des lieux pour bien comprendre la nature de tout ça», a affirmé Mme Vallée.

Le gouvernement doit «s'assurer de respecter l'indépendance» de la CDPDJ, mais la situation commande selon elle une intervention du gouvernement.

«La Commission a un mandat extrêmement important, et il faut s'assurer qu'elle ait toutes les capacités de veiller à bien remplir sa mission», a-t-elle dit.

«Une tierce personne tout à fait indépendante» et «experte en matière organisationnelle» sera ainsi appelée à faire un «diagnostic sur la nature réelle des problèmes» et à soumettre des recommandations au gouvernement.

La ministre dit ne pas avoir eu vent de l'ampleur de la crise avant la publication du reportage mardi. La Presse avait pourtant révélé à la fin août que Mme Thermitus fait l'objet d'une enquête du Protecteur du citoyen à la suite du dépôt de trois plaintes pour abus d'autorité, mauvaise gestion et attitude irrespectueuse envers le personnel. Il était alors préférable pour le gouvernement de laisser le Protecteur du citoyen mener son enquête, a expliqué Mme Vallée. Mais aujourd'hui, la sortie des trois commissaires change tout selon elle.

Le gouvernement Couillard a confié en juillet à la CDPDJ le mandat de mener la consultation sur la discrimination systémique et le racisme.