Philippe Couillard a défendu le remaniement ministériel dans lequel ses principaux lieutenants sont restés en place, jeudi, reprochant aux médias de vouloir du «sang sur la table».

Le jeu de chaises musicales opéré mercredi a permis à cinq députés d'arrière-ban d'intégrer le cabinet. La plupart d'entre eux sont âgés de moins de 45 ans.

Or, l'opposition et plusieurs commentateurs ont promptement souligné que les principaux ministres du gouvernement libéral - Gaétan Barrette, Carlos Leitão, Martin Coiteux, Jean-Marc Fournier - ont conservé leur portefeuille. Le Parti québécois a calculé que 92% du budget de l'État sera contrôlé par les mêmes personnes.

En point de presse, le premier ministre a défendu sa décision bec et ongles. Il n'a jamais été question pour lui de mener un «concours de démotions», a-t-il dit en critiquant au passage les journalistes.

«Qu'est-ce que vous voulez avoir, vous les médias? Vous voulez avoir une livre de chair, un peu de sang sur la table? C'est ça qui vous intéresse? Vous voulez avoir des drames humains? C'est ça qui vous excite un peu? Vous voulez avoir des beaux articles là-dessus?» a-t-il lancé.

«Moi, je préfère parler de la compétence des gens, a-t-il ajouté. J'ai des gens compétents autour de la table. Pourquoi ils auraient à quitter?»

M. Couillard a plutôt vanté «l'audace» du remaniement, qui a vu plusieurs jeunes députés accéder à des postes importants. André Fortin, 35 ans, est devenu ministre des Transports. Isabelle Melançon, 43 ans, a obtenu l'Environnement. Et Véronyque Tremblay, 43 ans, est devenue ministre déléguée aux Transports.

«On a, au contraire, innové beaucoup, a dit M. Couillard. Il y a eu de l'audace dans ce remaniement ministériel. Et il y a surtout pour moi la confiance, la confiance envers la jeunesse.»