« Moment historique », la loi conférant à Montréal des pouvoirs supplémentaires en vertu de son statut de « métropole » a été adoptée hier, à l'Assemblée nationale. Le ministre des Affaires municipales, Martin Coiteux, se défend bien d'intervenir dans la campagne à la mairie qui commence aujourd'hui, avec ce coup de pouce à l'administration Coderre.

Québec aurait souhaité adopter le projet de loi 121 avant l'été, mais le temps a manqué, a-t-il expliqué. La veille, Québec avait annoncé l'élargissement d'une importante voie d'accès à Québec, une demande récurrente de l'administration Labeaume, aussi en campagne à compter d'aujourd'hui.

« M. Couillard a livré la marchandise avec ce nouveau partenariat avec les municipalités », a souligné le maire Denis Coderre en point de presse aux côtés du ministre Coiteux et de la plupart des élus libéraux de l'île de Montréal. Pour M. Coderre, « on revient de loin » si on se rappelle les relations entre Québec et les villes il y a quatre ans. Les municipalités ne sont plus les « créatures » de Québec, soutient-il, les politiques « mur à mur » sont dépassées.

La loi constitue une reconnaissance sans précédent du rôle unique que Montréal joue en tant que métropole. « C'est le début d'une nouvelle ère de collaboration », a martelé M. Coderre, relevant le « message extrêmement fort » de l'adoption à l'unanimité du projet de loi. Dans les 20 prochaines années, 75 % de la population mondiale va se retrouver dans les villes.

« Il est important que les métropoles aient les coudées franches. C'est ce qu'a bien compris le gouvernement. »

Logement social

Pas question pour lui de rapatrier des pouvoirs des arrondissements vers la ville-centre. Quand on lui demande son premier geste en vertu des nouveaux pouvoirs conférés, il cite l'habitation. « On va se donner les outils pour gérer les besoins réels en matière de logement social et abordable. » La loi permettra aussi à la Ville de jouer un rôle dans la définition des nouveaux quartiers. La Ville pourra déterminer là où ira le logement social et aura des pouvoirs supplémentaires pour acquérir des terrains ou des immeubles, « des éléments qui permettront la rétention des familles ».

L'argent de Québec destiné au développement de l'habitation sera transféré à la Ville - Québec conservera toutefois les HLM. Montréal et la Société d'habitation du Québec devront se concerter cependant pour que les interventions soient compatibles avec les objectifs du gouvernement. La loi confère notamment à Montréal des pouvoirs pour intervenir auprès des propriétaires dont les immeubles sont insalubres, et davantage de latitude pour intervenir auprès des sans-abri.