Le chef du Parti québécois (PQ) Jean-François Lisée a obtenu l'appui de 92,8% des membres de sa formation politique, samedi.

Ce vote de confiance envers le chef était tenu dans le cadre du 17e congrès du parti, qui se poursuit jusqu'à dimanche à Montréal.

Il survient 11 mois à peine après son élection à la direction du parti souverainiste.

Un an avant le prochain rendez-vous électoral, les militants péquistes ont donc choisi de donner un appui massif, non équivoque à leur chef, même s'il est malmené dans les sondages d'opinion, plaçant le PQ en troisième place.

A une décimale près, M. Lisée égale donc la performance record obtenue par Pauline Marois, lors du précédent congrès en 2011.

En 2005, Bernard Landry avait claqué la porte lors d'un exercice semblable, humilié par un score de 76%. Pauline Marois a reçu l'appui le plus important jamais enregistré au PQ, soit 93%, en 2011. Jacques Parizeau suit de près à 92% d'appui en 1991. Lucien Bouchard est le seul à avoir subi l'exercice à deux reprises: en 1996, ulcéré d'avoir une faible note de 76%, pour se rattraper en 2000 avec 91%.

Dès l'annonce du résultat, M. Lisée est monté sur scène pour affirmer que depuis son élection il avait donné «le meilleur» de lui-même.

Ce résultat inespéré, dans les circonstances, a fait dire à M. Lisée que la démonstration est faite que le PQ «est un parti solide», un parti «digne de la confiance» de la population québécoise.

Questionné sur le test du vote de confiance à maintes reprises ces dernières semaines, Jean-François Lisée avait toujours refusé mordicus d'indiquer quel était à ses yeux le score minimal acceptable pour rester en fonction. Son entourage affichait le même mutisme, comme s'il s'agissait d'un sujet tabou.

Vendredi, à leur arrivée au congrès, les députés péquistes refusaient eux aussi de se prononcer sur le sujet ou de prédire l'issue du vote.

Ils se montraient tous confiants, mais évasifs. Personne au PQ n'osait dire à quelle hauteur on devait fixer la barre.

«Ça va bien aller», disaient tous les députés questionnés sur le sujet, en tournant les talons sans vouloir ne rien ajouter.

«On ne fait pas dans la numérologie», a tranché le député de Matane, Pascal Bérubé.

Environ 1500 membres pouvaient exercer leur droit de vote. Le taux de participation a été de 96,4%.

Chose certaine, tout chiffre inférieur à 80% aurait été qualifié de catastrophique pour l'avenir de M. Lisée à la direction du parti.

Le vote avait commencé à 10 heures pour se poursuivre jusqu'à 16 h.

En fin de journée samedi, en plénière, les membres avaient revu les statuts du parti.

A l'avenir, à l'occasion de l'élection du chef du PQ, le parti pourra opter pour un vote ouvert à la fois aux membres et aux «sympathisants» du PQ. Le prochain chef pourrait donc être désigné par la population en général, et pas seulement la base militante souverainiste.

Afin d'augmenter la proportion de femmes dans les instances du parti, on a décidé d'«inciter» les conseils exécutifs de circonscription à viser une zone de parité, en comptant au moins 40% de femmes.