Les six députés qui participent à une mission en Haïti pourront finalement rentrer au Québec. On vient de leur confirmer qu'ils pourront prendre place à bord d'un vol pour Atlanta jeudi après-midi.

Le groupe a été informé sur l'heure du midi qu'il devrait prolonger son séjour en Haïti. On a annoncé la fermeture de l'aéroport de Port-au-Prince, quelques heures avant que le pays soit frôlé par l'ouragan Irma.

Or, la compagnie Delta n'a jamais formellement annulé le vol qui devait mener les élus à Atlanta et, de là, au Canada. Ils ont donc pris le chemin de l'aéroport dans l'espoir que le vol ait bel et bien lieu.

Une fois sur place, on leur a confirmé que l'avion allait décoller peu après 16h, a indiqué le député de la Coalition avenir Québec, Benoît Charette.

«L'aéroport est désert, il y a très peu de monde, mais ce vol serait maintenu, a relaté le député. Alors pour nous, la situation semble se résorber d'une minute à l'autre.»

M. Charette a de profondes attaches avec Haïti: sa conjointe est originaire de ce pays, qu'il visite deux à trois fois par année. Il y a déjà habité dans le cadre d'un projet humanitaire.

«Hier, j'étais avec les autorités haïtiennes et ils sont très limités dans leur capacité d'action, a souligné le député caquiste. Il y a certains messages qui ont été transmis à la population, mais encore faut il que cette dernière ait l'électricité ou la radio pour les recevoir. Et ce n'est pas le cas pour bien des gens.»

Chagnon dans la délégation

Le président de l'Assemblée nationale, Jacques Chagnon, participait à la mission-éclair de deux jours en Haïti. Le groupe devait notamment rencontrer le président Jovenel Moïse. Mais l'ouragan Irma, le plus puissant jamais observé dans l'océan Atlantique, a bouleversé le programme.

Accaparé par les derniers préparatifs avant l'arrivée de l'ouragan, le président n'a pu recevoir les parlementaires québécois. Ils ont rencontré son chef de cabinet et des employés politiques.

Le départ du groupe a également été perturbé puisque Air Canada a annulé le vol qui devait les ramener à Montréal. Ils ont obtenu des billets pour un vol à destination d'Atlanta, mais la fermeture annoncée de l'aéroport leur a fait craindre de ne pas pouvoir y prendre place.

«On n'est pas inquiets mais, si on sort, personne ne va se plaindre non plus!», a lancé M. Chagnon lorsque joint en milieu d'après-midi.

«La qualité des femmes et des hommes en politique, c'est d'être capables de s'adapter dans toutes sortes de circonstances, a-t-il ajouté. Mes collègues ont un très bon moral, on regarde les choses avec philosophe et on se dit qu'on va passer à travers.» 

Selon les dernières prévisions, tout indique qu'Haïti ne sera pas frappé de plein fouet par Irma. La tempête passerait plutôt à quelques dizaines de kilomètres au nord du pays. Même si la destruction sera moins importante que lors de l'ouragan Matthew, l'an dernier, on s'attend à de fortes précipitations, surtout dans le nord du pays.

Signe de l'ampleur de la tempête à venir, les commerces près de l'aéroport sont protégés par des sacs de sable, a relaté le député du Parti québécois, Dave Turcotte.

«On a quand même hâte de quitter, a résumé M. Turcotte. Il y a beaucoup d'insécurité, on a des informations contradictoires. Pour l'instant, le scénario est qu'on quitte. Disons que quand on va être dans l'avion, qu'on va décoller et qu'on va avoir atterri à Atlanta, je vais me sentir mieux!»

Le député a craint un temps d'arriver en retard au congrès de son parti, qui doit débuter vendredi. Un contretemps qu'il jugeait «marginal» comparé au risque que fait planer l'ouragan Irma sur Haïti.

«Ce qui me préoccupe, c'est la sécurité de la population ici et les conséquences que cet ouragan pourrait avoir sur Haïti, a confié M. Turcotte. C'est ça qui m'interpelle.»

Joint peu avant que le groupe arrive à l'aéroport, le député du Parti libéral, Saul Polo, s'activait sur le téléphone.

«On fait tous des appels à gauche et à droite pour rassurer nos familles, nos équipes de travail et les gens qui s'inquiètent pour nous, a-t-il relaté. Effectivement, c'est un peu déstabilisant parce qu'on n'est pas habitués à ce genre d'événement au Québec.»