À une semaine du congrès du Parti québécois, Jean-François Lisée se dit ouvert à en faire davantage pour renforcer la protection du français. Il est prêt à ajouter des mesures à celles qu'il a déjà proposées sur la langue.

Lors de ce congrès où le chef sera soumis à un vote de confiance, des militants veulent que le parti se positionne en faveur d'assujettir les cégeps à la loi 101. Le chef s'oppose à cette idée. Il cherche une voie de passage pour éviter les déchirements.

«La Loi 101 au cégep, j'ai des raisons de penser que ce n'est pas une bonne idée, comme le pensait Jacques Parizeau. Mais on est ouvert sur autre chose. La liste n'est pas fermée. Il y a autre chose qu'on peut faire. Alors, faites-nous des propositions !» a-t-il lancé au terme de la réunion du caucus de son parti, jeudi, à Saint-Eustache.

Il n'a pas donné plus de précisions, se contentant de se dire ouvert à des «mesures raisonnables». «J'ai toujours voulu être en dialogue avec ceux qui veulent aller plus loin», a-t-il précisé.

Le chef péquiste a rappelé les promesses qu'il a déjà faites en matière de langue : exiger que les candidats à l'immigration connaissent le français avant d'immigrer au Québec (à l'exception des réfugiés), appliquer la Loi 101 aux entreprises à charte fédérale comme les banques et étendre la Charte de la langue française aux entreprises de 25 à 50 employés.

«Je sais que si on allait au vote sur la loi 101 dans les cégeps (lors du congrès), ce serait battu, a-t-il fait valoir. Parce que 75 % des comtés ont appuyé la position de l'exécutif du parti. 75 % des congrès régionaux l'ont adoptée. On connaît déjà le score. Plutôt que de faire ça, est-ce qu'on peut trouver un point d'équilibre ? On essaie de le chercher.» Il dit espérer que les militants auront «l'intelligence collective» de trouver ce point d'équilibre.

Il veut de toute évidence éviter une confrontation.

Il n'y en aura pas au sujet de la démarche référendaire, selon M. Lisée. Le report de la tenue d'un référendum sur la souveraineté à un éventuel deuxième mandat de gouvernement péquiste, donc au plus tôt en 2022, fait «consensus», a-t-il soutenu. Il s'attendait à ce que sa position soit contestée au congrès, ce qui ne sera pas le cas selon lui. Aucun amendement à sa proposition n'est soumis par les militants.

«Ça ne revient pas au congrès. Les gens ont vraiment intégré que la meilleure façon de faire l'indépendance du Québec, c'est d'abord de chasser les libéraux et ensuite réussir l'indépendance. C'est au-delà de mes espérances», a-t-il affirmé. Mais «sur la langue, on va vous laisser le suspense jusqu'au congrès».

Jean-François refuse de préciser le seuil qui serait acceptable pour son vote de confiance. Il ne veut pas faire dans la «numérologie» pour reprendre ses termes. «J'ai confiance aux membres du Parti québécois, a-t-il répondu. Ils savent quoi faire pour que les libéraux débarquent, ne soient pas remplacés par la CAQ et qu'on soit unis vers l'élection.»