Les jeunes libéraux proposent une brèche dans la loi 101: ils veulent donner aux francophones l'accès à l'école primaire anglaise.

Il s'agit d'une proposition qui sera débattue dimanche au congrès de la commission jeunesse du Parti libéral du Québec (PLQ), à l'université Bishop's, à Sherbrooke. Le premier ministre Philippe Couillard n'a pas fermé la porte en affirmant qu'«il y a des mises en commun qui sont possibles».

Le projet de résolution, déposée par les jeunes libéraux de Montréal, fait valoir qu'il manque de places dans les écoles françaises de Montréal tandis que le réseau scolaire anglophone est sous-utilisé.

Selon le libellé de la résolution, «le réseau scolaire anglophone est un atout pour le Québec qui permet à former (sic) des jeunes habiles en anglais et branchés sur le monde», dans «le contexte de mondialisation».

Les jeunes du PLQ proposent donc un projet pilote par lequel un nombre restreint d'élèves dont un des parents a étudié à l'école française pourrait être inscrit à l'école publique anglaise.

On poursuit en précisant que «seuls les étudiants dont les parents on (sic) fait une demande au ministère de l'Éducation seront inscrits sur la liste des étudiants éligibles (re-sic) à participer au projet pilote».

En point de presse samedi matin au congrès des jeunes, le premier ministre Philippe Couillard a refusé d'y voir une brèche dans la Charte de la langue française. Il a toutefois souligné la «différence de capacité d'accueil» et la «différence démographique» entre les communautés de langue française et de langue anglaise.

«Je pense qu'il y a des mises en commun qui sont possibles entre les deux communautés et on va laisser les jeunes faire les débats à leur congrès. Mais il n'y est pas question de revenir sur quoi que ce soit de la loi 101.»

En vertu de la Charte de la langue française, seul un parent qui a déjà fréquenté l'école anglaise au Canada peut inscrire son enfant dans une école anglaise au Québec.

Les jeunes libéraux veulent un ordre professionnel des enseignants

Les jeunes libéraux ont voté massivement samedi pour la mise sur pied d'un ordre professionnel des enseignants.

Réunis en congrès à l'université Bishop's samedi, les membres de la commission jeunesse du Parti libéral du Québec (PLQ) ont fait valoir qu'un ordre permettrait notamment de radier les enseignants incompétents, qui sont actuellement protégés par les syndicats.

Le ministre de l'Éducation, Sébastien Proulx, avait déjà démontré peu avant le vote une certaine ouverture à l'idée d'un ordre professionnel.

Selon la résolution adoptée par les jeunes libéraux, le «gouvernement s'emploie à valoriser la profession d'enseignant en entamant une réflexion sur l'encadrement de la profession qui pourrait mener à la mise en place d'un ordre professionnel».

Un ordre professionnel permettrait notamment de «rendre obligatoire le suivi de formation continue», peut-on lire.

Plusieurs des jeunes libéraux qui se sont succédé au micro pendant le débat en plénière ont fait état de professeurs incompétents ou qui n'avaient pas la formation pour enseigner la matière, ou encore qui étaient incapables de se servir d'un ordinateur.

Seules quelques voix discordantes se sont élevées. Une jeune libérale a affirmé qu'un ordre ne servirait qu'à «fliquer», soit épier, les enseignants, ce qui n'est «pas la meilleure façon de valoriser la profession».

En point de presse un peu avant le débat et le vote, le ministre de l'Éducation, Sébastien Proulx, a laissé entendre que l'ordre des enseignants pourrait être une des mesures d'un bouquet plus large visant à valoriser la profession.

«Cela a été proposé dans le programme électoral, cela fait partie du débat ambiant depuis longtemps, alors cela va faire partie de nos réflexions, de nos discussions. Je vais faire des propositions complètes, il y en aura plusieurs, et peut-être qu'une comme celle-là en fera partie.»