Le gouvernement Couillard crée 100 nouvelles classes de maternelle 4 ans en milieu défavorisé, pour un total de 288 classes réparties sur le territoire québécois.

C'est le ministre de l'Éducation et de la Famille, Sébastien Proulx, qui en a fait l'annonce lundi, à Québec.

Il estime que la mesure coûtera environ 11 millions à l'État cette année.

Plus de 2500 élèves fréquentent déjà les classes offertes dans plus de 68 commissions scolaires. Les 100 nouvelles classes - qui seront pour la plupart dans la région de Montréal et en Outaouais - pourront ouvrir dès la rentrée scolaire 2017.

M. Proulx a fait savoir que les maternelles 4 ans à temps plein dans les milieux défavorisés permettent d'offrir des services éducatifs à un plus grand nombre d'enfants ne bénéficiant d'aucun service à cet âge.

Il s'est défendu de nuire au réseau des Centres de la petite enfance (CPE), se disant «en complémentarité» avec celui-ci.

Les programmes de maternelle 4 et 5 ans seront aussi revus pour que les élèves puissent apprendre à connaître les lettres à la fin du cycle préscolaire plutôt que de les reconnaître.

Selon une étude publiée en mars 2017 par la psychologue et professeure Christa Japel du Département d'éducation et formation spécialisées de l'UQAM, la maternelle 4 ans ne serait pas la panacée; trop peu d'argent y a été investi depuis son déploiement en 2013, et les enseignants manquent de formation.

Amélioration des services en garderie

Plus tôt dans la journée, M. Proulx a annoncé qu'il investissait 40 millions dans les garderies subventionnées, dont la moitié est de l'argent frais, pour préparer les enfants à faire une entrée réussie à l'école.

L'argent servira notamment à améliorer la qualité des repas, former le personnel, soutenir les actions facilitant la transition scolaire des enfants de 4 ans, et favoriser l'intégration d'enfants handicapés, a-t-il déclaré en point de presse au CPE Pamplemousse, à Québec.

Le ministre a aussi rappelé l'investissement de 1,5 million de son gouvernement pour permettre aux CPE de réaliser des travaux d'infrastructures cette année.

L'appel de projets lancé lundi s'adresse à l'ensemble des CPE qui ont des travaux de rénovation de moins de 50 000 $ nécessaires ou urgents à effectuer, a-t-il dit, comme la réfection de toitures, le remplacement de portes et fenêtres ou la réparation de rampes d'accès pour personnes handicapées.

Les projets devront être soumis par les CPE au plus tard le 25 juillet 2017.

«Notre gouvernement s'est engagé à fournir aux CPE un financement qui les aide à offrir des services de garde de qualité, conformes aux exigences légales et réglementaires, a affirmé M. Proulx. Les sommes versées pour ces travaux d'infrastructures contribuent à assurer des milieux de vie sains et sécuritaires pour les enfants, toujours dans l'objectif de favoriser leur plein développement.»

En 2015, alors que le gouvernement s'affairait à freiner la croissance des dépenses, le ministère de la Famille avait imposé aux CPE et aux bureaux coordonnateurs une réduction globale de leur budget de fonctionnement, des compressions d'environ 75 millions, en plus de récupérer une partie de leurs surplus.

Compensation du fédéral

Au même moment lundi, le ministre fédéral de la Famille, Jean-Yves Duclos, a annoncé qu'il aiderait les provinces à se doter d'un réseau de garderies semblable à celui déjà en place au Québec.

M. Proulx a dit que le Québec ne signera pas cette entente, mais s'attend à ce qu'Ottawa lui verse plusieurs millions de dollars par année en compensation.

Le Québec investira la part qui lui revient dans ses «infrastructures sociales et pour les familles», a dit le ministre, sans élaborer.