Le retrait de 65 documents du lot de pièces perquisitionnées à la permanence du PLQ en juin 2014, est une procédure normale, initiée par le bureau du Directeur des poursuites criminelles et pénales, a soutenu mercredi le premier ministre Philippe Couillard.

Mais à l'Assemblée nationale, le fait que 65 documents aient été soustraits de l'enquête de l'UPAC a soulevé bien des questions de l'opposition, tant péquiste que caquiste. Pour le député péquiste Pascal Bérubé, le premier ministre Couillard n'agit pas différemment de son prédécesseur libéral, Jean Charest en freinant le progrès des enquêtes sur son parti. Tout comme la députée caquiste Nathalie Roy, M. Bérubé a réclamé que l'on dévoile ces documents au nom de la transparence. Pour Mme Roy, il s'agit « encore du système d'influence libérale » qui met un frein à la bonne marche de la justice.

À l'entrée de la réunion du caucus libéral, M. Couillard a souligné que cette opération « témoigne de l'ouverture et de la collaboration que le parti a apportées au processus d'enquête. Ce n'est pas une requête en cour, ça s'est fait par entente avec le DPCP qui a lui-même souligné la présence de documents protégés par le secret professionnel ».

Pour lui, « il n'y a pas de conspiration là-dedans, il n'y a pas de complot là-dedans. C'est une technique et une procédure tout à fait normale. »

Les journaux de Québecor révélaient mardi que 65 documents avaient été retirés des mains de la police -le parti libéral avait fourni 41 « mots clés » pour faire le tri à travers les milliers de pièces perquisitionnées. Parmi ces mots, on retrouvait Violette Trépanier, Joël Gauthier, les avocats employés par le PLQ, André Ryan et Michel Decary, un ancien employé du cabinet Couillard, Félix Rhéaume qui avait été affecté aux séances de la Commission Charbonneau. On avait aussi proposé les mots « fraude » et « manoeuvre électorale frauduleuse ».

Selon les informations obtenues, la présence de ces mots n'entraînait pas automatiquement le retrait d'une pièce, celle-ci devait correspondre à trois critères avant que le DPCP puisse l'ajouter à la liste qui devait être approuvée par la Cour.

- Avec Martin Croteau