Le Parti québécois (PQ) lance une pétition dans l'espoir de faire reculer le gouvernement Couillard sur son projet de tenir une consultation sur le racisme systémique au Québec.

Selon le chef péquiste, Jean-François Lisée, la démarche gouvernementale est inacceptable, ne visant qu'à culpabiliser les Québécois.

De plus, il estime que le premier ministre Philippe Couillard a choisi de se livrer à cet exercice uniquement pour gagner du temps et reporter à plus tard, après les prochaines élections générales, les décisions et les actions en ce domaine.

Rendue publique jeudi, la pétition péquiste, intitulée «Intégration et laïcité: de l'action, oui, un procès, non!», réclame «l'abandon immédiat» du projet libéral de consultation sur le racisme et la discrimination systémiques.

Le gouvernement avait annoncé dernièrement la formation d'un comité-conseil devant jeter les bases de cette consultation à venir sur le racisme systémique, une initiative aussitôt décriée par l'opposition péquiste.

L'idée de cette consultation avait été lancée l'été dernier par l'aile jeunesse du Parti libéral du Québec (PLQ) réunie en congrès.

La pétition stipule que, selon le PQ, «cette consultation sera vue par les Québécois comme une mise en accusation de leur comportement général», et qu'elle aura pour conclusion inévitable «une aggravation des tensions» entre la société d'accueil et les nouveaux arrivants.

Cette démarche ne ferait «qu'aviver les tensions» entre différentes communautés, selon M. Lisée, qui a présenté jeudi sa pétition, en conférence de presse, entouré de quelques membres des minorités culturelles: Ferid Chikhi, consultant en insertion socioprofessionnelle, Gabriel Bazin, vice-président de la Ligue des Noirs du Québec, et Alexandra Regalado, vice-présidente de l'Association latino-américaine du Québec.

«Nous sommes un certain nombre aujourd'hui à dire: il ne faut pas aviver les tensions, il ne faut pas mettre de l'huile sur le feu ou du sel sur la plaie. Il faut agir», a plaidé M. Lisée, disant souhaiter que le gouvernement adopte d'ici l'ajournement parlementaire du mois de juin un projet de loi regroupant les mesures consensuelles sur les demandes d'accommodement et le port de signes religieux, au lieu de consacrer de l'énergie à mener cette consultation.