Le chef péquiste Jean-François Lisée estime que ceux qui croient en un rapprochement entre le PQ et Québec solidaire devront faire preuve de «maturité» et ne pas s'arrêter aux déclarations «malhabiles» comme celle qu'a faite récemment celui qui aspire à devenir le co-porte-parole de QS, Gabriel Nadeau-Dubois.

Au cours d'une conférence de presse lundi à Montréal, le chef du Parti québécois, qui était de retour d'un voyage en Europe, a commenté l'arrivée en politique active de l'ex-représentant étudiant au sein de Québec solidaire.

Au cours des derniers mois, le PQ et QS avaient amorcé un rapprochement - puisqu'ils sont tous deux souverainistes - dans le but de combattre le gouvernement de Philippe Couillard.

Mais lorsqu'il a officiellement déclaré son intérêt pour la candidature de QS dans Gouin et le poste de co-porte-parole du parti, jeudi dernier, M. Nadeau-Dubois avait pris ses distances du PQ, accusant les gouvernements péquistes et libéraux passés d'avoir «trahi» les Québécois. Et il avait beaucoup insisté sur ce qui distinguait QS du PQ, comme la lutte pour atteindre l'équilibre budgétaire et le discours identitaire.

Quand on lui a demandé si les déclarations de M. Nadeau-Dubois avaient jeté une douche froide sur les possibilités de rapprochement entre le PQ et QS, M. Lisée a plutôt invité tout un chacun à fixer son regard sur ce qui intéresse les deux partis: la volonté de battre le gouvernement libéral de Philippe Couillard.

Québec solidaire, dit-il, est là pour rester. «Ils vont rester. Alors s'ils vont rester, il faut trouver les moyens d'additionner nos voix. Et face à ça, il va y avoir constamment des déclarations, de part et d'autre, qui vont semer de la mauvaise humeur. Et moi, je dis qu'on a tous un devoir de maturité face à cette convergence. Et je le dis pour Gabriel Nadeau-Dubois et Québec solidaire; je le dis pour le Parti québécois. Ce devoir de maturité, c'est d'avoir constamment l'objectif en tête», a plaidé M. Lisée.

Le chef péquiste, qui est également un conseiller politique très expérimenté, a mis le tout sur le dos de l'inexpérience de M. Nadeau-Dubois, qui vient d'avoir son premier cours à «l'école de la politique» et qui a tendance à croire qu'avant lui, c'était «le déluge». Il a aussi qualifié certaines des déclarations de M. Nadeau-Dubois d'«exagérées» et d'«insignifiantes».

«Il ne faut pas «s'enfarger» dans chaque déclaration malhabile comme celle de Gabriel, dans chaque mouvement de mauvaise humeur - c'est ce que monsieur Couillard voudrait. Ce que monsieur Couillard voudrait, c'est qu'on décide que c'est fini, qu'on n'additionnera pas nos forces, qu'on n'est pas zen, qu'on est irascible», a opiné M. Lisée, aussi député de Rosemont, à Montréal.

Aux yeux de M. Lisée, les partisans des deux formations doivent plutôt garder leur énergie pour des «pactes électoraux» en prévision des élections générales de 2018.