Le chef péquiste Jean-François Lisée veut s'inspirer de la feuille de route vers l'indépendance de la Catalogne, une région espagnole qui veut tenir son référendum en septembre.

Ce plan d'autodétermination prévoit notamment l'adoption de lois de déconnexion de l'État central avant la tenue de la consultation populaire.

Au sortir d'une rencontre avec le président catalan Carles Puigdemont mardi à Barcelone, M. Lisée a affirmé que l'exemple catalan peut servir pour la convergence souverainiste, ce processus de rapprochement entre le Parti québécois, Québec solidaire et Option nationale.

«C'est surtout l'idée de la feuille de route, c'est l'idée qu'on s'assoit ensemble, qu'on détermine les étapes à venir», a-t-il déclaré dans une entrevue téléphonique avec La Presse canadienne, en évoquant les rencontres mensuelles entre les différents partis indépendantistes québécois sous le parapluie du OUI Québec (Organisations unies pour l'indépendance).

«On essaie d'arriver, d'ici à quelques mois, à une proposition commune sur ce que nous ferons quand, (aux élections générales) de 2022, nous demanderons un mandat de réaliser l'indépendance dans le mandat, c'est-à-dire de tenir un référendum, et il y a plusieurs idées sur la table», a-t-il précisé.

Selon lui, ce processus de rapprochement entre les partis souverainistes est le «premier test qu'on a à passer pour être crédible devant l'électorat».

En Catalogne, plusieurs partis indépendantistes doivent aussi s'apprivoiser pour faire avancer leur cause en adhérant à la feuille de route.

En vertu de ce document, le Parlement catalan doit par ailleurs adopter d'ici à juin un ensemble de lois préparant la séparation, notamment dans les domaines des finances, des impôts, de la justice et de la sécurité publique, ainsi qu'une législation pour assurer la transition entre la proclamation de la république et l'entrée en vigueur d'une nouvelle constitution.

Jean-François Lisée a indiqué que son entretien avec le président catalan et cette visite à Barcelone ne changeaient rien à son plan d'accession à l'indépendance du Québec, puisque «les réalités du Québec et de la Catalogne sont distinctes».

Rappelons que le chef péquiste a été élu à la tête de sa formation en octobre en s'engageant notamment à ne pas tenir de référendum sur la souveraineté si un gouvernement péquiste était élu au prochain scrutin général, en 2018. Cependant, il demanderait aux électeurs un mandat pour réaliser la souveraineté aux élections suivantes, en 2022.

En Catalogne, la situation est différente. Le gouvernement régional s'est engagé à tenir un référendum égal et contraignant. Le pouvoir central, à Madrid, a proposé de discuter de divers enjeux, mais refuse d'aborder la question d'un référendum sur l'indépendance.

M. Lisée poursuit sa tournée européenne qui comporte un volet économique important. Pour cette raison, il est accompagné de son porte-parole en économie, le député de Sanguinet, Alain Therrien.

Ils devaient s'envoler mardi en fin de journée pour Munich, en Bavière, pour rencontrer entre autres des représentants de la Fédération allemande des PME et visiter un incubateur d'entreprises. Jeudi, ils seront à Londres pour deux jours, notamment pour rencontrer le ministre britannique chargé de la croissance locale.