Le Parti québécois et la Coalition avenir Québec ont uni leur voix à Québec solidaire pour dénoncer un projet de refonte de la carte électorale qui ferait disparaître la circonscription de Manon Massé, Sainte-Marie-Saint-Jacques.

La Commission de la représentation électorale a pris tout le monde de court mardi lorsqu'elle a renoncé à un projet de fusionner les bastions libéraux de Mont-Royal et d'Outremont. Elle propose maintenant d'annexer Westmount-Saint-Louis à Sainte-Marie-Saint-Jacques, l'un des trois sièges de Québec solidaire.

Québec solidaire y voit un « déni de démocratie », puisque la dernière proposition du DGEQ n'a jamais été soumise à une consultation publique.

Le parti a reçu l'appui de deux rivaux, mercredi.

Le chef péquiste Jean-François Lisée juge que le processus par lequel la Commission de la représentation électorale a décidé du sort de la circonscription Sainte-Marie-Saint-Jacques « n'est pas acceptable ».

« Lorsque vous vouliez fusionner Outremont et Mont-Royal, il y a eu un processus de consultation, tout le monde s'est prononcé, de toute évidence vous les avez écoutés, a souligné M. Lisée. Et là, vous allez abolir une autre circonscription sans écouter personne, sans faire de consultation? Non, ça ne va pas du tout. »

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a fait écho aux commentaires émis la veille par Amir Khadir, qui soupçonnait le DGEQ de chercher à avantager les libéraux.

« Est-ce que les libéraux ont fait des représentations qui pourraient être avantageuses politiquement pour mélanger des populations qui, traditionnellement, votent libéral avec des populations qui, traditionnellement, ne votent pas libéral ? La question se pose », a affirmé M. Legault.

Cette dernière charge a été balayée d'un revers de main par la ministre responsable des Institutions démocratiques, Rita de Santis. Elle rappelle que la refonte fera disparaître une circonscription actuellement détenue par son parti en Mauricie.

« Si c'est à l'avantage de quelqu'un, ce n'est certainement pas le Parti libéral du Québec, a dit Mme de Santis. On voit qu'il y a deux circonscriptions additionnelles dans Laurentides-Lanaudière, (...) à ce jour, le PLQ n'est pas tellement fort là. »

La refonte électorale a d'ailleurs fait des mécontents dans les rangs libéraux. Le député de D'Arcy McGee, David Birnbaum, a dit craindre que le poids politique de la métropole soit dilué, puisque l'île de Montréal se voit amputée d'une circonscription.

« Montréal, c'est le moteur du Québec, a dit M. Birnbaum. Le sort de Montréal ne va pas à l'encontre du sort des régions. Il y a une interaction, une codépendance totale pour le bien-être du Québec. Et le poids de Montréal a l'air des compromis un petit peu, à nouveau, par ce qu'on voit dans ce rapport. »