Le député Claude Surprenant a été exclu du caucus de la Coalition avenir Québec le temps que le commissaire à l'éthique termine son enquête sur ses dépenses, a annoncé François Legault, mardi.

Le chef caquiste avait défendu le député de Groulx la veille en assurant qu'il avait commis des erreurs « de bonne foi ». Il s'est ravisé devant « l'accumulation » de révélations qui s'est poursuivie mardi.

« Quand quelqu'un fait une erreur de bonne foi, ce n'est pas la même chose que quand quelqu'un fait cinq erreurs de bonne foi », a résumé M. Legault.

Selon un rapport juricomptable dont La Presse révélait le contenu vendredi, M. Surprenant a signé des chèques en blanc à son ancienne attachée politique, Julie Nadeau, pour qu'elle paye les dépenses courantes de son bureau de circonscription.

Le député a admis avoir effectué deux fausses déclarations de dépenses à l'Assemblée nationale pour se faire rembourser des frais de déplacement. Il a depuis remboursé la totalité des sommes en cause, soit près de 500$.

Lundi M. Surprenant a reconnu avoir octroyé un contrat d'architecture de 700$ à sa conjointe peu après son élection. 

Puis, a confirmé M. Legault mardi, le député a réclamé des frais d'hôtel pour sa famille à Québec en début août, même si l'Assemblée nationale ne siège pas.

« Tout ça montre un manque de jugement par rapport aux standards éthiques élevés auxquels les élus de la CAQ doivent se conformer, a-t-il dit. Je n'accepterai jamais que l'intégrité de notre formation politique soit entachée. »

François Legault affirme que la décision de montrer la porte à M. Surprenant a été « difficile ». Il s'agissait d'un « test » de son leadership, lui qui a fait de l'éthique et l'intégrité une priorité centrale de la CAQ.

« C'est fondamental. C'est dans l'ADN de la CAQ, l'intégrité. Je ne peux pas reprocher à Philippe Couillard de ne pas bouger dans le cas de Sam Hamad ou dans le cas de Laurent Lessard ou peu importe, et moi-même ne pas me fixer de hauts standards éthiques. »

M. Surprenant pourra réintégrer le caucus de la CAQ s'il est blanchi par le commissaire à l'éthique, a indiqué M. Legault.

Quelques heures plus tôt, M. Legault avait rétrogradé son député dans le cadre d'un remaniement de son cabinet fantôme. Le député, qui était critique en matière de transport de mines et de forêt, s'est vu confier la responsabilité des petites et moyennes entreprises.

Lundi, Claude Surprenant a défendu son intégrité et martelé qu'il avait agi de bonne foi.

« Je n'ai pas de tort, avait indiqué M. Surprenant. J'ai commis peut-être des erreurs de bonne foi, mais je ne me suis pas avantagé financièrement. »

Ses agissements, qui ont révélés dans différents reportages depuis 10 jours, ont néanmoins monopolisé la couverture médiatique du caucus présessionnel de la CAQ, qui s'est conclu mardi. Plusieurs députés caquistes ont exprimé leur inconfort devant les gestes de leur collègue.

Le député caquiste Éric Caire a reconnu que le cas de M. Surprenant va « probablement » compliquer la tâche de la CAQ, qui est actuellement troisième dans les sondages et qui a maintes fois critiqué le bilan éthique du gouvernement libéral.

« Je ne cautionne pas ce que Claude a fait, a dit M. Caire. Ce n'est pas éthique, ce qu'il a fait. »