Quelques jours après le Parti québécois, la Coalition avenir Québec a elle aussi été éclaboussée par des allégations selon lesquelles elle a utilisé des fonds publics à des fins partisanes, mardi.

Le Parti libéral et le Parti québécois ont tous deux réclamé une enquête du commissaire à l'éthique sur les pratiques du parti de François Legault. Et le chef lui-même a ordonné une enquête interne pour faire la lumière sur les allégations d'une ancienne employée. 

Julie Nadeau, une ex-employée de la CAQ, a affirmé à Cogeco avoir travaillé lors de plusieurs élections partielles alors que son salaire était payé par les fonds publics. Cette pratique contreviendrait aux règles de l'Assemblée nationale.

Mme Nadeau a aussi allégué que des députés caquistes se sont fait complices du stratagème en organisant de fausses réunions pour permettre aux employés de réclamer des frais de déplacement. 

M. Legault a semblé mettre en doute la crédibilité de son ex-employée, mardi, en rappelant qu'elle a été congédiée en lien avec un « compte de dépenses ». Il a néanmoins mandaté son parti de faire la lumière sur ses allégations. 

« En toute transparence, j'ai demandé au parti de faire enquête sur les cas qui ont été mentionnés, a déclaré M. Legault. Je suis convaincu que ce sont des cas exceptionnels si c'est arrivé et on va s'assurer aussi que pour l'avenir, les directives sont plus claires. » 

La CAQ s'était montrée beaucoup plus cinglante, la semaine dernière, lorsqu'il a été révélé que le Parti québécois emploie cinq « agents de liaisons » payés par le budget de l'Assemblée nationale, mais qui n'y mettent à peu près jamais les pieds. Ses députés avaient accusé le parti de Jean-François Lisée d'avoir orchestré un « détournement de fonds » et ils avaient réclamé des enquêtes indépendantes.

« C'est deux cas complètement différents », a expliqué M. Legault. 

Mais le PQ ne voit pas les choses ainsi. Le parti a toujours maintenu que ses pratiques d'embauche sont conformes aux règles de l'Assemblée nationale. Selon la députée Agnès Maltais, c'est plutôt la CAQ qui fait preuve d'«hypocrisie».

Mme Maltais demande au commissaire à l'éthique d'étendre son enquête à l'ensemble des partis de l'Assemblée nationale. 

« Nous avons entendu François Legault dire qu'il fallait une enquête sur le Parti québécois, mais que quand il s'agissait de son parti, il ferait une enquête à l'interne et ce serait suffisant », a ironisé Mme Maltais.

Le whip du gouvernement Couillard, Stéphane Billette, a lui aussi demandé au commissaire d'enquêter. 

« Si ces allégations s'avèrent réelles, la CAQ devra rembourser la totalité des frais et des salaires versés pour des activités partisanes », a prévenu M. Billette dans un communiqué. 

Le commissaire avait déjà ouvert une enquête sur le PQ, lundi, à la demande de M. Billette.