Malgré le rejet massif de ses offres par les juristes et la poursuite de la grève, Québec campe sur ses positions. Il n'est pas question d'accéder à leur demande et de leur offrir le même traitement que les procureurs de la Couronne, a prévenu le ministre des Finances et président du Conseil du trésor, Carlos Leitao, mercredi.

Il « regrette beaucoup » le maintien du débrayage des quelque 1000 avocats et notaires de l'État. Il n'évoque pas le recours à une loi spéciale pour le moment. « Nous allons continuer de travailler avec eux pour trouver une solution négociée à cette dispute-là qui dure maintenant depuis huit semaines. On est à la neuvième semaine, c'est long », a affirmé M. Leitao, à l'entrée de la réunion hebdomaire du conseil des ministres. Au même moment, des grévistes manifestaient à l'extérieur du parlement.

Le gouvernement a repoussé la demande originale des juristes, la création d'un mécanisme d'arbitrage. Ils réclament maintenant un comité de rémunération comme les procureurs de la Couronne. Ajuster les salaires des deux groupes signifierait une augmentation de salaire de 10 % sur quatre ans.

Mais Québec rejette cette idée. « La négociation va se faire et doit se faire dans le cadre de négociation actuel. On ne va pas sortir de cela », a martelé M. Leitao.

Pourquoi ne pas les traiter comme les procureurs ? « Le statut de nos avocats et notaires, que nous estimons beaucoup, c'est différent des procureurs. Parce que la nature du travail est différente. C'est là qu'est tout l'enjeu. Ils représentent l'État, ils sont les employés de l'État. L'État n'est pas le client de ces avocats », a-t-il soutenu.

Selon lui, « à l'intérieur du cadre de négociation actuel, il y a beaucoup de place pour trouver une entente qui reconnaîtrait ce qu'ils souhaitent, leur situation particulière. Ce serait par des conditions normatives et monétaires. Il faut comprendre que nos juristes ont des conditions monétaires qui, à mon avis, sont très intéressantes et nous sommes prêts à les améliorer davantage. Donc nous souhaitons reprendre les négociations ».