Le commissaire à l'éthique blanchit à son tour le ministre des Transports, Laurent Lessard dans l'affaire Pyrobiom.

Au terme d'une enquête de plusieurs mois, Me Jacques St-Laurent conclut que le ministre ne s'est pas placé en situation de conflit d'intérêts lorsqu'une entreprise dont son proche conseiller était actionnaire a obtenu une subvention.

«La preuve établit que le ministre n'est pas intervenu, a tranché Me St-Laurent dans un rapport publié mercredi. En considérant l'ensemble des faits qui ont été portés à ma connaissance pour les différents volets que nous avons considérés dans le cadre de l'enquête, je constate que le ministre n'a pas commis de manquement à l'article 16 du (code d'éthique de l'Assemblée nationale).»

L'enquête du commissaire portait notamment sur une subvention de 3 millions obtenue par la société forestière Pyrobiom Énergies en juillet. Le principal actionnaire de cette entreprise est Yvon Nadeau, un proche conseiller du ministre Lessard.

M. Nadeau était employé du bureau de circonscription de M. Lessard à l'époque où il était ministre de la Forêt. Il occupait cet emploi alors que son entreprise sollicitait une subvention.

Yvon Nadeau et sa conjointe géraient en même temps la location des chalets construits au pied du mont Adstock, qui avait obtenu une subvention de 1,1 million du gouvernement. Le commissaire relève qu'à ce titre, M. Nadeau agissait comme représentant de l'Association des propriétaires Chalets-Adstock (APCA) auprès de la municipalité, ce qui a pu créer une « confusion ».

«Lorsque le conseiller politique du ministre, que l'on identifie aussi comme le responsable du bureau de circonscription, s'adresse à la coopérative ou à la municipalité, ses interlocuteurs ne peuvent pas ignorer ses fonctions politiques, même s'il intervient ponctuellement à titre de représentant de l'APCA. En plus, ce conseiller politique est un ami personnel proche du ministre qui est le parrain de son fils.»

Mais il ne lance pas la pierre à M. Nadeau, soulignant qu'il n'est «pas autorisé à intervenir dans l'application des autres règles de droit».

C'est la deuxième bonne nouvelle en autant de jours pour le minsitre Lessard et M. Nadeau. Dans un rapport rendu mardi, le commissaire au lobbyisme, François Casgrain, a conclu que M. Nadeau ne s'est pas livré à du lobbyisme illégal.