Le Parti québécois réclame un traitement équivalent «aux cadeaux» donnés par le gouvernement fédéral à Terre-Neuve-et-Labrador pour un projet hydroélectrique dont les coûts ont explosé.

Le député péquiste Nicolas Marceau a estimé mercredi qu'Ottawa devrait offrir le même soutien financier à Hydro-Québec qu'à la société Nalcor, qui construit actuellement une centrale à Muskrat Falls.

Selon M. Marceau, la garantie de prêt fédérale de 9,2 milliards accordée à Nalcor générera des économies d'emprunt de 1,5 milliard à Terre-Neuve.

En calculant sur une base par habitant, le député péquiste, porte-parole en matière de relations Québec-Ottawa, croit qu'un traitement équitable devrait procurer des économies de 23 milliards au Québec.

Pour le député péquiste, Ottawa pourrait rétablir un certain équilibre en garantissant les prêts d'Hydro-Québec, dont la dette est de 43,6 milliards actuellement.

«Ça nous permettrait de réduire le taux d'emprunt d'environ un point de base et ça permettrait à Hydro-Québec d'économiser 13,5 milliards», a-t-il dit dans un point de presse à l'Assemblée nationale.

Le ministre responsable des Relations canadiennes, Jean-Marc Fournier, a réclamé une compensation après la décision d'Ottawa, la semaine dernière, d'augmenter de 2,9 milliards une garantie de prêt déjà accordée au projet de Nalcor, au Labrador. M. Fournier n'a cependant pas donné d'indication sur la somme qui serait acceptable.

Selon le gouvernement québécois, cette aide accentuera la concurrence déloyale de Muskrat Falls face à Hydro-Québec, qui n'a pas reçu pareil soutien fédéral pour ses infrastructures.

Mercredi, M. Marceau a dénoncé à son tour les largesses d'Ottawa, qui nuisent à Hydro-Québec.

«Ce que nous demandons, ce n'est rien d'autre que l'équité, un traitement équivalent, a-t-il dit. Les cadeaux qui ont été versés à Terre-Neuve sont importants, et là, on a des cadeaux qui sont versés, puis, en même temps, on rend le monde plus difficile pour le Québec puis pour Hydro-Québec en particulier.»

Dans un débat sur la question, le ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, a rejeté le libellé d'une motion péquiste exigeant une garantie de prêt équivalente pour Hydro-Québec.

M. Arcand a plutôt plaidé pour un «traitement équitable», de la part du gouvernement fédéral.

«Il faut que le gouvernement fédéral nous consulte, parce que, si on veut ensemble choisir l'avenir, tracer cet avenir ensemble, on va devoir faire en sorte qu'on travaille beaucoup mieux ensemble, a-t-il dit. Et il va falloir que le Québec réussisse à avoir sa juste part.»

M. Arcand a également minimisé la menace que représente la concurrence de Muskrat Falls pour Hydro-Québec sur les marchés extérieurs.

«Quand on fait ces analyses-là, les coûts entre autres de Muskrat Falls ont été tellement énormes qu'on ne voit pas encore une fois comment ils pourraient être très compétitifs par rapport au Québec», a-t-il dit.

Mercredi, les députés de l'Assemblée nationale ont convenu à l'unanimité de l'adoption d'une motion pour interpeller les députés québécois du parlement fédéral afin d'obtenir l'équité pour les ouvrages hydroélectriques québécois.