L'ancien premier ministre du Québec Bernard Landry se réjouit de l'élection de Jean-François Lisée à la tête du Parti québécois, et surtout, du ralliement immédiat des militants du parti «sans querelles et dysfonctions ». L'ex-chef péquiste dénonce toutefois les «propos méprisants» tenus par Philippe Couillard samedi matin à l'égard du nouveau chef souverainiste.

Même s'il avait donné son appui à Alexandre Cloutier pendant la campagne, Bernard Landry perçoit comme une «bonne nouvelle» la victoire de Jean-François Lisée. «La campagne a remis de l'avant les grands thèmes qui agitent l'âme du PQ. Tout le monde en a parlé d'une façon civilisée, Jean-François, mais les autres candidats également. La campagne est positive pour le PQ. Le résultat est positif aussi, d'abord à cause de l'élection de Jean-François, qui est un homme remarquable. Il l'a démontré durant la campagne et avec son discours», affirme Bernard Landry, en entrevue avec La Presse.

L'ex-premier ministre salue le «sentiment de convergence» des militants péquistes dès l'annonce de la victoire de Jean-François Lisée vendredi soir. « Tout le monde se rallie. On ne sort pas de là avec des querelles et des dysfonctions pour l'avenir. Globalement, tout est positif», se réjouit-il. Il souligne également qu'Alexandre Cloutier, qui a terminé deuxième, «peut encore jouer un grand rôle dans le destin de notre patrie» en tenant notamment un «rôle ministériel fondamental».

La promesse de Jean-François Lisée de ne pas tenir de référendum sur la souveraineté avant un second mandat, en 2022, est «réaliste», estime Bernard Landry. «Tout le monde est pas mal d'accord avec ça. Personne ne veut perdre un autre référendum. Pas plus que Lisée, que moi je ne voulais en perdre, que quiconque. Et il faut prendre toutes les mesures pour qu'on ait le temps de s'assurer du résultat et de préparer la victoire du Oui», explique-t-il.

Bernard Landry déplore les propos de Philippe Couillard, qui a associé le Parti québécois sous la gouverne de Jean-François Lisée aux «partis populistes d'Europe» préconisant un «nationalisme de peureux, de fermeture et d'exclusion». «Il s'est déshonoré encore une fois. C'est parfaitement ridicule !», lance-t-il, en prononçant chaque syllabe.

«Pourquoi notre premier ministre est-il aussi méprisant vis-à-vis un idéal tout à fait respectable et respecté dans le monde entier ? C'est vraiment incroyable ! Ce n'est pas la première fois que le premier ministre démontre son espèce de mépris et d'incompréhension pour le destin de son peuple», dénonce-t-il.