Le gouvernement Couillard prévoit présenter au printemps 2017 une nouvelle politique internationale qui guidera l'action du Québec à l'étranger.

«Dans les dix années qui nous séparent de la dernière politique internationale, le contexte mondial a subi d'importantes mutations. Il est temps pour nous d'avoir une nouvelle politique internationale», a déclaré dimanche la ministre des Relations internationales Christine St-Pierre en lançant les consultations à Montréal.

En 2006, le gouvernement libéral de Jean Charest avait présenté une politique qui visait notamment à accroître l'influence du Québec dans les organisations internationales et à renforcer les liens économiques de la province avec les autres pays.

Cette fois-ci, la ministre prédit que les enjeux de l'environnement, des nouvelles technologies et de la solidarité internationale prendront beaucoup de place dans ce nouveau plan d'action.

«Les changements climatiques avaient de l'importance en 2006 et depuis longtemps, mais là, on voit un sentiment d'urgence. Moi, je crois que les enjeux de lutte contre les changements climatiques vont ressortir très fortement», a-t-elle soutenu en entrevue avec La Presse canadienne.

Mme St-Pierre n'a pas voulu s'avancer à savoir si son gouvernement allait réinvestir davantage dans son ministère qui a été touché par de nombreuses compressions dans les dernières années.

Elle a toutefois souligné que le ministère des Relations internationales avait réussi à se «déployer davantage» malgré ces «sacrifices», rappelant l'ouverture de nouveaux bureaux en Chine, au Sénégal et aux États-Unis.

«On est capable à l'intérieur de nos budgets de réfléchir sur comment on voit le Québec de demain», a-t-elle affirmé, ajoutant que le Québec souhaitait également établir un bureau à Cuba.

La politique internationale comprend également le sujet des ententes commerciales, qui font l'objet de débats passionnés en cette période électorale aux États-Unis - le premier partenaire commercial du Québec.

Sans s'immiscer dans la campagne électorale en cours, Mme St-Pierre a dit que son gouvernement «s'inquiète» des propositions protectionnistes du républicain Donald Trump et de la démocrate Hillary Clinton.

La ministre s'est toutefois montrée rassurante sur les conséquences des élections américaines.

«Il y a aussi les élections des représentants, puis il y a le tiers du Sénat, et les gouverneurs également (...) On a de bonnes relations avec les États. Dans nos secteurs, je pense qu'on va continuer d'avoir de bons échanges, ça fait plus de 75 ans qu'on fait des échanges avec les États-Unis», a-t-elle souligné.

La nouvelle politique internationale sera présentée la même année que le 50e anniversaire du ministère, qui avait été créé en 1967.