Au coeur d'une controverse, le ministre Laurent Lessard s'interroge sur ce qui, subitement, l'a placé sur la sellette depuis qu'il est passé au ministère des Transports, le plus important donneur d'ouvrage au Québec.

« Je ne comprends pas, je suis le même gars qu'avant, depuis un an j'étais aux Forêts. Pourquoi ce tir groupé tout à coup ? Parce que j'ai dans mon mandat de modifier le processus d'octroi des contrats ? Je ne le sais pas ! », a laissé tomber M. Lessard. « Je cite une coïncidence, je ne présume de rien... », a-t-il lancé, refusant de dire s'il estimait que la machine administrative à Québec ou des soumissionnaires avaient intérêt à lui mettre des bâtons dans les roues.

Il n'a pas l'intention de se retirer de ses fonctions, le temps que l'enquête du Commissaire à l'éthique soit terminée.

Sur son intervention inusitée auprès de la Société d'habitation du Québec (SHQ) pour promouvoir un projet de son responsable de bureau de comté, Yvon Nadeau, M. Lessard soutient qu'il n'avait fait que « reprendre les dossiers de mon prédécesseur péquiste, Marc Bouliane ». « M. Boulianne travaillait fort avec ce groupe-là auprès de la SHQ. Posez la question à M. Boulianne ! », a défié M. Lessard.

En point de presse jeudi, M. Lessard soulignait ne pas connaître John MacKay avant sa nomination à la Société d'habitation du Québec. « Je ne le connaissais pas avant ; appelez aux emplois supérieurs pour connaître ses qualifications », a soutenu M. Lessard, qui était titulaire des Affaires municipales lors de la nomination de cet organisateur du PLQ sous Jean Charest. Récemment, M. McKay a été nommé président de la Société des établissements de plein air, la SEPAQ, qui était encore sous la responsabilité de M. Lessard, alors aux Forêts.

Pour Éric Caire de la Coalition avenir Québec et pour Sylvain Gaudreault du Parti québécois, Laurent Lessard doit se retirer. « Une fois, deux fois, trois fois, les circonstances s'accumulent », observe M. Caire.

Le premier ministre Philippe Couillard a refusé de commenter la controverse. Lors d'une mêlée de presse en début d'après-midi, le premier ministre, visiblement contrarié, a évité les questions portant sur sa lecture des événements entourant M. Lessard, affirmant n'avoir rien à dire sur le sujet.

«J'ai rien à ajouter sur M. Lessard», a-t-il servi comme réponse aux questions insistantes des journalistes, ajoutant qu'il n'avait «rien à dire la dessus».

- Avec La Presse canadienne