Jean-François Lisée a «menacé» sa collègue Martine Ouellet lorsqu'il l'a prise à partie au caucus des députés péquistes, a affirmé son principal adversaire dans la course à la direction du Parti québécois, Alexandre Cloutier.

La Presse révélait jeudi qu'au caucus des députés péquistes, M. Lisée a prévenu Mme Ouellet qu'il ne pourrait tolérer son indiscipline s'il devenait un jour chef du parti.

M. Cloutier n'était pas présent à cette réunion. Il dit avoir pris connaissance des propos de M. Lisée lors d'une conversation avec Mme Ouellet. Celle-ci lui a dit qu'elle s'était sentie «menacée», a-t-il déclaré jeudi matin.

Le député de Lac-Saint-Jean s'est dit en désaccord avec les commentaires de son rival.

«Ce que je comprends, c'est qu'il l'a menacée, a dit M. Cloutier. Maintenant, je ne pense pas que c'est la bonne approche.»

«Martine Ouellet a toute sa place dans l'équipe du PQ», a-t-il ajouté.

La députée de Vachon était absente du caucus péquiste jeudi matin et n'a donc pas commenté l'affaire.

Jean-François Lisée a pour sa part affirmé que ses propos ont été mal interprétés. Il a décrit Mme Ouellet comme «une amie, une alliée». Il souhaitait lancer un «appel» à ses collègues.

«Le sens de mon intervention, c'est de dire: Martine, il faut que tu fasses partie de l'équipe, a-t-il expliqué. Tu es très précieuse, tu connais plein de choses, je veux que tu fasses partie de l'équipe. Si je devais être chef, je veux que tu sois dans mon équipe. Si je suis au gouvernement, je veux que tu sois au gouvernement. Il faut faire en sorte que ça se fasse bien. Et on a tous à travailler à ce que l'équipe fonctionne mieux.»

Sondage

Le député de Rosemont s'est par ailleurs réjoui des résultats du sondage CROP-La Presse, qui révèle qu'il est désormais au coude-à-coude avec M. Cloutier dans la course à la succession de Pierre Karl Péladeau.

«Le sondage reflète ce qu'on sent sur le terrain depuis un petit bout de temps, a dit M. Lisée. Je pense que cette tendance qui est indiquée depuis quatre mois, donc une augmentation de l'adhésion à mes propositions, ça indique ce qui va se passer par la suite si je suis chef.»

M. Cloutier a récemment affirmé au Soleil que la course n'est pas aussi serrée que certains le pensent, laissant entendre qu'il était clairement dans le siège du conducteur. Jeudi, il a reconnu que la course est loin d'être jouée.

«C'est évident que la course est très serrée, a-t-il dit. Il n'y a aucune ambiguïté là-dessus. Maintenant, il faut se retrousser les manches, il reste 15 jours à cette campagne, c'est le septième match des séries qui commence, il reste deux débats importants.»