Après avoir accepté de prélever des taxes sur les courses de ses chauffeurs, la multinationale Uber a prévenu hier qu'elle allait suspendre ses activités si elle n'arrivait pas à s'entendre avec Québec sur les modalités d'un projet pilote.

Dans une note envoyée à ses usagers et à ses chauffeurs, hier matin, Uber a indiqué qu'elle devrait stopper ses activités si elle est incapable d'en arriver à une entente d'ici minuit, ce soir, la date-butoir étant fixée au 7 septembre. 

«Si un projet pilote n'est pas en place, Uber sera obligé de suspendre ses opérations au Québec à partir de mercredi, le 7 septembre, à [23h59]», peut-on lire dans le message. 

La Presse a révélé hier qu'Uber avait levé une source d'irration majeure dans ses négociations avec le gouvernement Couillard en acceptant de reverser à l'État la TPS et la TVQ que prélèveraient ses chauffeurs. De passage à Gatineau, le premier ministre a salué cette décision en la qualifiant de «point majeur». 

«Je commence à être assez optimiste sur la possibilité d'en venir à une entente sur un projet pilote», a déclaré Philippe Couillard. 

«Il fallait absolument que l'entreprise paie ses impôts comme tout le monde. Ça inclut tous les impôts, y compris les taxes. C'est un point majeur.»

Ce n'est toutefois pas le seul dans le cadre des négociations. «On veut absolument maintenir l'équité avec les chauffeurs de taxi actuels. On ne veut pas deux classes de permis», a indiqué M. Couillard. 

Négociations en cours

Uber a pour sa part affirmé que les négociations se poursuivaient. 

«Au cours des derniers mois, nous avons fait des concessions majeures et continuons de mettre tous nos efforts pour qu'un projet pilote soit mis en oeuvre avant le 8 septembre», a indiqué son porte-parole, Jean-Christophe de Le Rue. 

La Commission-Jeunesse du Parti libéral n'a jamais caché son appui au service de transport controversé. Elle a accentué la pression sur le gouvernement Couillard pour qu'il parvienne à une entente. 

«La Commission-Jeunesse s'attend à ce que le gouvernement, comme à son habitude, présente les modalités du projet-pilote qui rejoignent la position de la Commission-Jeunesse», a indiqué son président, Jonathan Marleau. 

Le projet de loi 100, adopté en juin, force Uber à acquérir des permis de taxi et ses chauffeurs à obtenir des permis de conduire de classe 4C. La pièce législative prévoyait toutefois la possibilité de tester un modèle d'affaires comme celui de la multinationale dans le cadre d'un projet pilote. Elle donnait 90 jours au gouvernement pour convenir d'une entente avec d'éventuels participants. Cette échéance a été fixée à minuit dans la nuit du 7 au 8 septembre. 

Le nouveau ministre des Transports, Laurent Lessard, a réitéré la semaine dernière que les participants au projet pilote devraient avoir obtenu les «permis nécessaires» et des «assurances conformes», sans toutefois fournir davantage de précisions.