Le ministre des Finances, Carlos Leitao, s'attend à ce que la baisse des exportations québécoises ait un impact négatif sur la croissance économique.

M. Leitao a estimé vendredi que le plan financier de son gouvernement, qui prévoit l'équilibre budgétaire, demeure néanmoins réalisable.

Dans une analyse publiée en août, Desjardins a revu à la baisse ses prévisions de croissance économique en les faisant passer de 1,3 pour cent à 1,2 pour cent cette année, et de 1,8 pour cent à 1,7 pour cent l'an prochain.

En présentant vendredi les plus récents résultats financiers du gouvernement, lors d'une conférence téléphonique, M. Leitao a affirmé que ce ralentissement, constaté également en Amérique du Nord et en Europe, s'explique par une baisse des exportations.

«Nos exportations sont plus faibles que ce que nous et tous les autres prévisionnistes pensaient en début d'année, a-t-il dit. Cela reflète la conjoncture mondiale qui est plus complexe maintenant qu'en début d'année.»

Il faudra attendre la prochaine mise à jour économique du gouvernement, l'automne prochain, pour connaître ses prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB), qui étaient de 2 pour cent pour cette année et la suivante, dans le budget de mars dernier.

«On est en train de mettre à jour nos prévisions économiques, a-t-il dit. Traditionnellement, nos prévisions ne s'éloignent pas trop du consensus du secteur privé.»

Dans ses commentaires sur les prévisions à la baisse avancées par Desjardins, M. Leitao a accrédité les observations des analystes.

«C'est ça, a-t-il dit. C'est ce que déjà Desjardins a remarqué. Mais comme je vous dis, cette décélération, ce n'est pas une baisse, n'aura pas d'effet immédiat sur les rentrées fiscales, nos revenus continuent de progresser tel que prévu.»

Selon le ministre, la situation pourrait se compliquer à moyen terme si le niveau des exportations n'augmente pas.

«Ça n'a pas d'effet immédiat sur notre plan financier, qui demeure réalisable, a-t-il dit. Il n'y a pas de problème avec ça. La question est surtout à plus long terme, à moyen terme, si l'exportation demeure faible à l'avenir, on aura des problèmes.»

M. Leitao a toutefois exprimé sa confiance que les perspectives économiques vont s'améliorer, principalement grâce au marché américain, aux troisième et quatrième trimestres.

«Nous avons toujours bon espoir que la reprise américaine s'enracine de façon durable dans les trimestres à venir», a-t-il dit.

Le rapport financier portant sur le trimestre d'avril à juin, présenté par M. Leitao, indique un déficit de 529 millions $, soit moins que le déficit de 675 millions $ inscrit à la même période l'an dernier.

Dans son rapport, le ministère des Finances indique que le premier trimestre de l'exercice est traditionnellement marqué par des dépenses supérieures aux revenus «puisque des sommes importantes sont utilisées par les ministères dans le cadre de leurs activités».

Les dépenses ont augmenté de 1,5 pour cent, à 19,7 milliards $, contre 19,3 milliards $ durant le premier trimestre de l'exercice précédent.

Les revenus de 19 milliards $, pour la période de trois mois complétée le 30 juin dernier, sont en hausse de 4,4 pour cent comparativement à ceux constaté à pareille date il y a un an, qui s'élevaient à 18,2 milliards $.