Alexandre Cloutier propose de donner un coup de pouce aux étudiants internationaux afin de les inciter à occuper des postes qualifiés dans les régions dites éloignées.

Alors que des emplois exigeant des qualifications particulières sont disponibles en région, le candidat à la direction du Parti québécois suggère que l'État rembourse une partie des frais de scolarité aux étudiants de l'extérieur qui choisiront de s'y établir.

Estimant que le Québec a échoué dans ses politiques de régionalisation de l'immigration, le député péquiste souhaite renverser la vapeur, d'autant plus que la croissance de la population québécoise ralentit pour une cinquième année consécutive.

«Il faut inverser le problème de démographie», a plaidé le député. «Les régions sont vieillissantes et nous avons échoué dans la régionalisation de l'immigration. Une mesure comme celle que je propose pourrait aider ces jeunes et le Québec à relever le défi de la main-d'oeuvre notamment», a poursuivi M. Cloutier.

Cela passe, selon lui, par le retour des jeunes dans leurs régions d'origine, mais aussi par l'établissement de diplômés issus de l'immigration ou formés ici. Il signale qu'il y a des besoins dans des emplois spécialisés, dans le secteur des mines, de la forêt ou même en informatique, dans ces régions loin des grands centres urbains.

«On souhaite que ces jeunes (sortant des écoles, cégeps et universités) fassent le choix des régions, aillent au bout de leurs rêves, fondent une famille et s'approprient le territoire québécois. Je crois à la diversité des gens qui l'occupent. Les régions ont besoin d'une main-d'oeuvre qualifiée, entrepreneuriale, dynamique, pour occuper des postes qualifiés ou créer de nouvelles entreprises», a-t-il martelé.

M. Cloutier, qui poursuit justement une tournée régionale sur la Côte-Nord cette fois, rappelle qu'un étudiant étranger - sauf ceux venant de France - paie environ 14 500 $ par année pour étudier au Québec.

Or, a-t-il dit, s'il fait le choix de s'établir dans des régions comme l'Abitibi-Témiscamingue, la Gaspésie ou la Côte-Nord, une fois son parcours scolaire complété, un crédit d'impôt annuel non remboursable pouvant aller jusqu'à 8500 $ lui serait offert dans les trois années suivant son entrée sur le marché du travail.

Ainsi, affirme le député de Lac-Saint-Jean, il se trouverait à avoir payé l'équivalent des frais de scolarité d'un étudiant canadien fréquentant une université québécoise, soit environ 6000 $ par année.

«C'est important de le dire à ces jeunes de l'étranger venus étudier ici afin de les inviter à construire le Québec. Ils paieront alors comme s'ils étaient un étudiant du reste du Canada pour construire le Québec» a-t-il ajouté.

Alexandre Cloutier s'engage donc à surveiller de près le dossier de ces régions éloignées «qui se vident». Des jeunes, par exemple, déménagent dans d'autres régions au Québec ou au Canada.

La Côte-Nord, par exemple, a enregistré le pire score au chapitre du bilan migratoire québécois en ayant perdu 1339 résidants en 2014-2015, si l'on se fie aux données de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ). Et parmi eux figurent beaucoup de jeunes qui ont choisi d'abandonner leur région.

Cette région compose avec un taux de migration de -1,42 pour cent. L'Abitibi-Témiscamingue, le Nord-du-Québec et dans une moindre mesure le Saguenay-Lac-Saint-Jean ont aussi un bilan migratoire négatif. Mais notons que Montréal aussi est dans ce peloton.

L'ISQ avait déjà indiqué que les régions éloignées continueraient de voir leur poids démographique diminuer à l'échelle du Québec et subiraient «plus rapidement et intensément» le vieillissement de leur population, au cours des 25 prochaines années.