Interdire les pitbulls au Québec demeure un scénario sur la table du gouvernement Couillard, malgré l'avis contraire de son comité de travail.

Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a fait savoir samedi que le gouvernement ne se sent pas lié par les recommandations de ce comité.

Dans un rapport préliminaire, le comité formé par le gouvernement en juin ne recommande pas de bannir une race en particulier. Il préconise plutôt d'encadrer la possession de chiens dangereux. Son rapport final est attendu le 31 août.

Martin Coiteux a commenté pour la première fois les conclusions du rapport préliminaire. Il a affirmé que l'interdiction des pitbulls demeure une option pour le gouvernement, quoi que dise le comité. « Il n'y a rien d'exclu. Absolument rien d'exclu », a-t-il insisté en marge du congrès des jeunes libéraux, qui se tient à Saint-Augustin-de-Desmaures, en banlieue de Québec. « L'important, c'est d'assurer la sécurité du public. C'est quoi la meilleure façon d'assurer la sécurité du public, c'est ça qu'on va proposer comme approche. Ce n'est pas une approche où on se base sur autre chose que l'importance d'assurer la sécurité du public. »

Il a répondu par la négative lorsqu'on lui a demandé si le gouvernement a les mains liées par les conclusions du comité. « C'est nous qui représentons l'intérêt public, le gouvernement. Ce n'est pas le comité qui décide. Mais le comité va nous donner des éclairages qu'on va utiliser. (...) Un rapport, c'est un élément qui nous permet de prendre des décisions sur des bases éclairées. Le rapport n'est pas la décision du gouvernement. »

Québec tranchera « très rapidement cet automne », a-t-il ajouté. Martin Coiteux soumettra au préalable, à l'interne, des propositions qui « vont naturellement être discutées au conseil des ministres et en caucus ».

Pour le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, la cause est entendue : il faut interdire les pitbulls au Québec.

« Une opinion comme celle de mon collègue est très importante », a réagi M. Coiteux, soulignant que le comité de travail consulte des médecins même si aucun représentant du ministère de la Santé ou du corps médical en est membre.

Au sein du comité, on retrouve des représentants de la Sécurité publique, des Affaires municipales, de l'Agriculture, des associations municipales et de l'Ordre des médecins vétérinaires. Comme La Presse l'a révélé, le rapport que l'Ordre a transmis au gouvernement tait des pans cruciaux d'études médicales sur les ravages des pitbulls et met de l'avant des études payées par son puissant lobby de défense.

Martin Coiteux a fait valoir que « c'est important d'avoir aussi l'expertise des vétérinaires » mais qu'ils ne sont pas les seuls membres du comité. « Ultimement, on va poser des questions et prendre des décisions », a-t-il ajouté.