La gauche internationale fera sentir sa présence cette semaine à Montréal dans le cadre du 12ième Forum social mondial (FSM) qui se tient pour la première fois dans l'hémisphère nord, à compter de mardi.

Pendant six jours, le FSM, un lieu de réflexion dans le combat international face au néolibéralisme, accueillera près de 80 conférenciers, dont des leaders altermondialistes, des syndicalistes et des hommes et femmes politiques. Ils livreront une intervention dans le cadre de l'une des 22 grandes conférences au menu.

Le forum montréalais s'attend à accueillir 50 000 personnes issues d'organisations de la société civile, provenant de 120 pays.

Ils ont tous et toutes à coeur l'objectif de construire un monde «meilleur», en insistant notamment sur la justice sociale, l'égalité, l'environnement, l'économie sociale et la démocratie participative.

Dans le volet politique, une trentaine de parlementaires de gauche et des représentants de mouvements sociaux participeront au Forum parlementaire mondial, au lendemain de la journée d'ouverture du FSM.

Parmi les invités et panélistes, signalons la venue d'élus de la Gauche unitaire européenne (GUE/NGL) du Parlement européen, deux membres du Parti démocratique des peuples de la Turquie, des députés du Venezuela et des politiciens israélien et palestinien.

Du Québec, le Chef de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, Ghislain Picard, prononcera un discours sur le thème de la justice environnementale, climatique et sociale au cours de l'événement international.

Les députés discuteront de luttes communes pour la paix, la défense de la démocratie et les droits des migrants. Ils se pencheront aussi sur les effets «néfastes» de traités de libre-échange. Au final, ils auront adopté une position commune anti-austérité et pro-environnementale.

Ce forum politique est organisé entre autres par le trio de députés de Québec solidaire, soit Françoise David, Amir Khadir et Manon Massé.

En entrevue à la Presse canadienne, M. Khadir n'a pas caché son intérêt sur les traités de libre-échange, notamment.

«On remarque de plus en plus, a soutenu Amir Khadir, une diminution des cadres de protection pour les populations et pour les activités économiques locales. D'un point de vue progressiste et internationaliste, comme on l'est au Forum social mondial, il faut réfléchir sur ces traités qui doivent se conclure dans l'intérêt des peuples. Il doit y avoir une croissance sociale et économique harmonieuse, pour les peuples, et non pas s'assurer de  préserver les intérêts des grandes corporations», a martelé le député montréalais de Mercier.

Par ailleurs, M. Khadir a lancé un vibrant appel au premier ministre du Canada, Justin Trudeau, afin que le gouvernement fédéral accorde les visas à quelque 200 personnes qui se sont vu refuser l'entrée au pays pour participer à cet événement international d'envergure.

Ces participants proviennent notamment d'Amérique latine, d'Afrique,  de l'Iran, d'Haïti et du Népal. Aminata Traoré, ex-ministre du Mali, est du nombre.

«On a le goût de croire M. Trudeau quand il parle du Canada comme facteur de paix et de progrès social. Mais la paix et le progrès social passent par les organisations de la société civile et le plus grand regroupement à ce chapitre est le Forum social mondial. Alors, les actions doivent suivre la parole», a-t-il tonné.

Le premier rassemblement du FSM s'est tenu à Porto Alegre au Brésil en 2001. Il se voulait une réplique aux divers sommets économiques des grands leaders politiques et économiques.