La Coalition avenir Québec a choisi un candidat de proximité pour tenter de reprendre le siège de Saint-Jérôme, laissé vacant par la démission surprise de Pierre Karl Péladeau, le 2 mai dernier.

Le chef caquiste, François Legault, a annoncé jeudi qu'il confie la mission de reconquérir le comté au préfet de la MRC Rivière-du-Nord et maire de Saint-Hippolyte, Bruno Laroche.

«Je veux avoir quelqu'un qui est proche de la population», a indiqué M. Legault en entrevue avec La Presse Canadienne, disant vouloir miser sur la connaissance intime du terrain de ce politicien municipal pour convaincre les électeurs de revenir vers sa formation.

Bruno Laroche est conseiller municipal de Saint-Hippolyte depuis 1997 et est devenu maire en 2009, puis préfet de la MRC Rivière-du-Nord en 2013. Il entend axer sa campagne sur la santé, la prématernelle 4 ans, la création d'emplois et contre toute nouvelle hausse du fardeau fiscal.

M. Legault souligne au passage que son candidat représente ce qu'il espère voir devenir une tendance de fond.

«Bruno Laroche a été identifié et a été très proche du Parti québécois et du Bloc québécois et le fait qu'il accepte d'être candidat de la CAQ, c'est un message très fort», a-t-il déclaré.

Dans cette optique, François Legault ne s'en cache pas: il a l'intention de tirer profit au maximum de la course à la direction du PQ.

«Le PQ, avec ses débats sur le référendum et la souveraineté, est déconnecté des préoccupations de la population et on va jouer beaucoup là-dessus», avance-t-il sans hésitation.

La formation souverainiste a en effet beaucoup à perdre dans cette élection complémentaire, Saint-Jérôme ayant longtemps été une forteresse péquiste.

«Ce n'est pas gagné d'avance. C'est un test aussi et surtout pour le Parti québécois et c'est une belle opportunité pour la CAQ», affirme M. Legault.

La Coalition avenir Québec avait enlevé de justesse la circonscription au Parti québécois lors de l'élection de 2012, lorsque l'ex-directeur de police de Montréal, Jacques Duchesneau, y avait été élu par une mince majorité d'un peu moins de 900 voix.

Pierre Karl Péladeau l'avait ramenée dans le giron péquiste en 2014 en obtenant 37 pour cent des voix, soit une majorité de plus de 1900 votes devant son adversaire caquiste, Patrice Charbonneau, qui avait récolté 32 pour cent des suffrages à la suite du départ de la politique de Jacques Duchesneau.

L'élection de ce dernier n'était toutefois pas la première infidélité au PQ des électeurs de cette circonscription - qui portait le nom de Prévost jusqu'en 2011 - car ceux-ci avaient choisi un candidat de l'Action démocratique à l'élection de 2007 qui avait vu le Parti québécois céder son titre d'opposition officielle à l'ADQ pour être relégué au troisième rang lorsque les libéraux de Jean Charest avaient obtenu un gouvernement minoritaire.

Prévost, considéré à l'époque comme un château-fort péquiste, était revenu sous l'aile du parti souverainiste un an plus tard, en 2008, alors que le Gilles Robert l'avait emporté avec une forte majorité et que le candidat de l'ADQ avait chuté au troisième rang.

Auparavant, le PQ avait dominé cette circonscription avec de très fortes majorités lors des élections de 1994, 2003 et 2008, mais entre 1973 et 1994, les électeurs avaient clairement démontré qu'ils n'étaient acquis à personne, alternant presque systématiquement entre libéraux et péquistes jusqu'en 1994.

La date de l'élection partielle dans Saint-Jérôme n'est pas encore connue: le premier ministre Philippe Couillard disposait d'un délai de six mois pour appeler les électeurs aux urnes après le départ de Pierre Karl Péladeau, ce qui lui laisse encore jusqu'au 2 novembre pour prendre une décision.