Les révélations de Paolo Catania sur ses dons aux partis politiques soulèvent de nouvelles questions sur les pratiques du ministère des Transports, estime le Parti québécois.

Le chef par intérim du PQ, Sylvain Gaudreault, s'est dit préoccupé par les révélations faites par l'homme d'affaires à la Commission Charbonneau, dont La Presse fait état jeudi. M. Catania a affirmé aux enquêteurs que le grand argentier du Parti libéral, Marc Bibeau, lui a offert une surveillance qui lui rendrait « la vie facile » sur les chantiers du MTQ en échange de dons politiques.

M. Bibeau a démenti ces allégations, affirmant que le rapport interne de la Commission Charbonneau est « truffé de mensonges ».

Mais pour M. Gaudreault, les commentaires de M. Catania doivent être pris au sérieux. D'autant plus que les pratiques du MTQ ont été mises en cause, ces derniers jours, par les témoignages des ex-vérificatrices Annie Trudel et Louise Boily.

« Ça s'ajoute à ce qu'on apprend depuis plusieurs semaines, mais particulièrement depuis (mercredi), alors ça s'ajoute à l'ensemble de l'oeuvre au MTQ, a dit M. Gaudreault. Évidemment, il faut faire toute la lumière là-dessus. »

M. Catania a affirmé avoir versé illégalement 1,1 million de dollars à la caisse du PLQ. Il aurait également contribué au Parti québécois, à la défunte Action démocratique du Québec (qui a été avalée par la Coalition avenir Québec) et à plusieurs partis municipaux.

M. Gaudreault assure que le PQ est prêt à collaborer avec les autorités s'il s'avère qu'il a reçu des dons illégaux. Il est « évident » que le parti remboursera des contributions illicites, a-t-il assuré.

« Nos livres sont ouverts et on va offrir toute la collaboration nécessaire, a dit M. Gaudreault. On va offrir toute la transparence nécessaire. »

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, s'est lui aussi dit troublé par les allégations de M. Catania.

« On utilisait la surveillance de chantier pour convaincre des entreprises de construction de donner aux partis politiques, en promettant une surveillance moins intense sur les chantiers, a-t-il observé. C'est très, très, très inquiétant. »

Il affirme que ses employés n'ont aucun souvenir de dons qui auraient été versés à l'ADQ par M. Catania.

À la police d'enquêter, selon Fournier

De son côté, le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, s'en remet aux policiers pour faire la lumière sur ces allégations.

« Ce n'est pas parce que c'est dans le journal que tout est vrai. Moi, je n'en ai aucune idée. Je vais laisser aux autorités compétentes le soin de faire des enquêtes. J'ai lu le journal, et j'ai l'impression que l'UPAC et tous ceux qui ont à jouer là-dedans vont aller vérifier ça. Moi, je ne suis pas l'autorité pour commenter », a-t-il affirmé à la sortie de la période des questions à l'Assemblée nationale.

Il a toutefois relevé que Paolo Catania n'a pas obtenu, de son propre aveu, une surveillance complaisante de ses chantiers comme le lui avait offert Marc Bibeau, grand argentier du PLQ, en échange de contributions politiques au parti.

Il y a un « bout de l'article où il dit qu'il n'a eu aucune facilité. Dans le fond, ce que vous me dites, c'est qu'il y a un article qui dit que le gouvernement n'a fait aucune faveur à M. Catania », a dit M. Fournier.