À quelques jours du Grand Prix de Formule 1 de Montréal, des centaines de chauffeurs de taxi menacent de bloquer l'accès à l'événement si le gouvernement Couillard n'adopte pas son projet de loi 100 d'ici vendredi.

« Pas de loi 100, pas de Grand Prix », a lancé le propriétaire de taxi Joseph Fortin, au commencement d'une grande manifestation tenue ce matin sur le pont de la Concorde, à Montréal, qui donne accès au circuit Gilles-Villeneuve.

Plusieurs centaines de voitures de taxi - plus de 1000 selon les organisateurs - ont ralenti pendant plus d'une heure la circulation sur le pont, mais le trafic n'a pas été bloqué. « Nous avons choisi un endroit significatif. C'est ici qu'aura lieu le Grand Prix ce week-end, et c'est un moment très achalandé pour les chauffeurs aussi », a souligné le porte-parole du Regroupement des travailleurs autonomes Métallos, Benoît Jugand.

Les chauffeurs souhaitent l'adoption dès cette semaine du projet de loi 100, qui forcera les chauffeurs UberX à détenir un permis de taxi pour pouvoir travailler. L'idée de bloquer l'accès à l'île Notre-Dame, où se trouve le circuit Gilles-Villeneuve, n'a cependant pas été débattue par les chauffeurs en assemblée générale, a tempéré le négociateur Guy Chevrette. « Toute action sera discutée en front commun », a-t-il précisé.

« Nous ne présumons de rien. Notre objectif aujourd'hui, c'est l'adoption d'une loi demain », a-t-il ajouté. 

Le gouvernement Couillard a indiqué à plusieurs reprises qu'il souhaite adopter son projet de loi 100 avant la fin de la présente session parlementaire. La Coalition avenir Québec, qui estime que le projet de loi nuit aux intérêts des consommateurs québécois, fait de l'obstruction parlementaire pour empêcher son adoption d'ici vendredi, date de la suspension des travaux à l'Assemblée nationale.   

Plusieurs manifestants croisés sur le pont de la Concorde portent des pancartes dénonçant la position de la CAQ. « Avec la CAQ, on donne Legault aux paradis fiscaux. Arrêtons cette CAQophonie », lit-on sur l'une d'elles.

 « Ça fait deux ans qu'Uber viole les lois sur le taxi. Il faut que le parti de Philippe Couillard mette ses culottes et adopte la loi 100 d'ici vendredi, sinon, pas de Grand Prix », a martelé le propriétaire de taxi Joseph Fortin. 

Les chauffeurs de taxi entendent mener des actions tout au long de la semaine pour faire pression sur le gouvernement.