Se décrivant comme un fédéraliste déçu ayant eu une épiphanie lors du scandale des commandites, Paul St-Pierre Plamondon intègre pour la première fois le Parti québécois avec grand bruit, en devenant le cinquième candidat à dire sa volonté d'en être le chef.

L'un de ses grands objectifs : « Redonner vie à une social-démocratie viable à long terme », a-t-il dit ce matin en lançant sa campagne, place Émilie-Gamelin.

« Nous ne sommes pas obligés de rester dans l'austérité », a-t-il dit.

Son premier défi, celui de récolter les 1500 signatures nécessaires à la reconnaissance de sa candidature, est « colossal », de son propre aveu, mais il croit pouvoir rapatrier les orphelins politiques qui ne se reconnaissent pas dans les partis existants.

En tant qu'aspirant-chef du PQ, il se dit conscient qu'il se doit d'avoir une position référendaire.

La sienne, c'est de promettre qu'il n'y aura pas de référendum dans le premier mandat. En 2022, son intention est de voir alors si les Québécois ont un appétit pour un référendum, et ce, par l'entremise « d'un mécanisme fiable et clair ».

Un référendum avant le référendum ? lui a demandé un journaliste. M. St-Pierre Plamondon a dit qu'il préférait ne pas s'attarder outre mesure sur la mécanique de tout cela. Ce qu'il veut que l'on retienne, c'est qu'il s'agira « de respecter la volonté et l'intelligence des gens dans ce débat. Et ça, c'est plus important qu'une stratégie référendaire ».

Se réclamant à plusieurs reprises de René Lévesque, M. St-Pierre Plamondon a exprimé son désir de redonner un bon gouvernement aux Québécois désabusés par « la culture du mensonge et de la corruption ».

M. St-Pierre Plamondon a ponctué son discours de piques envers le PQ, disant qu'« il a déjà été un grand parti » et lui reprochant notamment sa Charte des valeurs. Là-dessus, à son avis, « le Parti québécois doit faire son mea culpa et mettre un trait sans équivoque sur cet épisode ».

Il a d'ailleurs indiqué vouloir ouvrir grand les bras aux communautés ethniques et être déterminé « à se battre contre le racisme et toute forme de discrimination ».

S'il entre tardivement dans la course, a-t-il expliqué, c'est qu'il a d'abord dû consulter sa base, les orphelins politiques, dont il a dit ignorer combien ils sont. Au terme de débats, ils ont conclu ensemble qu'il leur fallait saisir cette occasion historique de rentrer dans le giron du PQ, à un moment charnière dans son histoire, alors que « tout est possible et que la population a grand besoin d'un PQ fort et constructif ». 

Juriste de formation âgé de 39 ans, M. St-Pierre Plamondon a entre autres été avocat dans le litige civil lors du scandale des commandites.

Il a fondé Génération d'idées, un groupe de réflexion à but non lucratif visant à intéresser les jeunes au débat public.