Le projet de loi 100 sur l'industrie du taxi est un «échec» et il traduit le «manque de vision» du gouvernement Couillard, dénonce la Commission-Jeunesse du Parti libéral dans un mémoire que La Presse a obtenu.

Les jeunes libéraux critiquent depuis plusieurs semaines les orientations du ministre des Transports Jacques Daoust dans le dossier Uber. Le mémoire qu'ils ont produit dans le cadre de la commission parlementaire sur le projet de loi 100 confirme leur dissidence.

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«Au lieu d'assouplir les règles encadrant l'industrie du taxi afin de réduire les barrières à l'entrée, suivant ainsi le sens de la technologie, le projet tente d'appliquer les anciennes règles à la nouvelle économie», écrit la Commission-Jeunesse.

«Ce manque de vision se devait d'être dénoncé par la Commission-Jeunesse», ajoute-t-elle.

S'il est adopté tel quel, le projet de loi 100 forcera le service de transport Uber à acquérir des permis de taxi pour poursuivre ses opérations au Québec. Ses chauffeurs devront acquérir des permis de conduire de classe C, comme les chauffeurs de taxi.

La multinationale a affirmé à maintes reprises que ces mesures sont incompatibles avec son modèle d'affaires.

Les jeunes libéraux conviennent que le ministre Daoust a eu raison de s'attaquer aux «déficiences» d'Uber, qui ne payait pas de taxes et d'impôt.

Mais sa solution législative constitue un «échec» à leurs yeux puisqu'elle consolide un système de permis de taxi qu'ils jugent dépassé dans une ère d'innovation technologique.

«Va-t-on dire à Apple, ou à Google, ou à Tesla ou à Ford où à Facebook de s'acheter des permis de taxis contraignants quand ils viendront offrir les services de demain aux Québécoises et aux Québécois? peut-on lire dans le mémoire. Le projet de loi dans sa forme actuelle ne prévoit rien qui nous permettra d'éviter la prochaine crise technologique.»

La Commission-Jeunesse estime que le gouvernement aurait dû établir un programme de compensation pour les chauffeurs de taxi au lieu d'envisager une politique de rachat des permis.

Les jeunes libéraux avaient exprimé le souhait d'être entendus en commission parlementaire sur le projet de loi 100. Mais le gouvernement Couillard ne les a pas invités à comparaître, malgré une demande de la Coalition avenir Québec.

La Commission-Jeunesse pouvait néanmoins produire un mémoire à la commission parlementaire, avait fait valoir le gouvernement libéral.

Le ministre Daoust a invité Uber à lui proposer un projet pilote qui pourrait permettre à l'entreprise de poursuivre ses activités au Québec. Il a toutefois prévenu qu'il n'est pas question de renoncer aux principaux éléments de son projet de loi 100.

Une rencontre a eu lieu entre les deux parties lundi.