Le ministère des Transports a cherché à « protéger le gouvernement » en déposant des documents falsifiés en commission parlementaire, a dénoncé l'opposition mercredi.

Dans une lettre à la présidente de la commission de l'administration publique, que Cogeco a dévoilée mercredi, l'ex-enquêteuse Annie Trudel dénonce un document déposé la semaine dernière par le MTQ.

Le document, intitulé Suivi des propositions d'amélioration de la consultante - mai 2016, contiendrait un tableau du suivi de ses recommandations qui n'a jamais été apporté à son attention ni à celle de l'ex-ministre Robert Poëti.

« Je peux aussi vous affirmer qu'une analyse sommaire me permet d'affirmer que certaines affirmations sont fausses dans ce suivi, donc, je ne m'explique pas que la CAP publie sans vérification, des documents erronés », écrit Mme Trudel.

C'est la deuxième fois en deux semaines qu'un documenté déposé en commission parlementaire par le MTQ éveille des soupçons. La sous-ministre Dominique Savoie a été critiquée pour avoir déposé un rapport contenant des erreurs de pagination. Mme Savoie a été démise de ses fonctions le lendemain.

Pour le chef par intérim du Parti québécois, Sylvain Gaudreault, il est clair que le MTQ cache quelque chose.

« C'est difficile de faire confiance au gouvernement quand il dépose pour la deuxième fois [...] des documents qui ont été arrangés pour protéger le gouvernement », a dénoncé M. Gaudreault.

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a abondé dans le même sens. Il juge « très inquiétant » que des hauts fonctionnaires aient pu trafiquer des informations fournies à des élus.

« M. Couillard nous doit des explications, a dénoncé M. Legault. Ce n'est pas normal, là, qu'un document, suite à une enquête, ait été modifié par probablement le gouvernement. »

Le premier ministre Philippe Couillard a dit être au courant des allégations de Mme Trudel. Si des fonctionnaires ont trafiqué des documents, a-t-il dit, c'est à la police de s'en mêler.

« Il a parlé de documents falsifiés, de faux documents, a affirmé M. Couillard. À ce moment-là, l'UPAC, c'est son travail de s'occuper de ça, puis elle s'en occupe. »

Les membres libéraux de la commission parlementaire ont également fait part de leur inquiétude face aux allégations de Mme Trudel. Ils ont dit espérer que l'UPAC et la vérificatrice générale, qui enquêtent déjà sur le MTQ, aillent au fond de l'affaire.

« C'est clair qu'il y a des problèmes quelque part et il faut que la lumière se fasse », a indiqué le député libéral Pierre Reid.