La candidate à la direction du Parti québécois Véronique Hivon croit que le parti manquerait de crédibilité en proposant à la fois l'indépendance du Québec et le renouvellement du fédéralisme canadien.

Mme Hivon a déclaré mardi que le PQ doit continuer à se concentrer sur le projet d'indépendance du Québec, malgré une proposition faite lundi par trois députés non alignés dans la course péquiste.

Dans une mêlée de presse, Mme Hivon a affirmé que la suggestion formulée par Nicolas Marceau, Alain Therrien et Mireille Jean ne cadre pas dans son plan de campagne pour l'indépendance.

«Nous sommes un parti indépendantiste, je ne pense pas que les gens nous donneraient de la crédibilité pour amener une autre démarche, comme celle du fédéralisme renouvelé», a-t-elle dit.

Martine Ouellet a de son côté jugé que la proposition des trois députés, qui prévoit un référendum sur la souveraineté et le renouvellement du fédéralisme, est complexe.

Selon la candidate, la réforme du fédéralisme canadien est difficile à réaliser, étant donné les appuis variés à obtenir pour compléter le processus.

«C'est sûr que c'est un peu compliqué, a-t-elle dit. Vous l'avez vu dans l'ensemble de détails qu'ils ont présentés. Réformer le Canada, ça prend sept provinces qui doivent s'entendre avec leur population.»

Jean-François Lisée a quant à lui conclu que la solution avancée par les trois députés est inapplicable parce que les membres du PQ n'accepteront jamais de financer la promotion du fédéralisme.

M. Lisée, qui ne propose pas de référendum avant 2022, croit également que les Québécois ne souhaitent pas discuter actuellement de la place du Québec dans le Canada.

«Ils testent leur idée, a-t-il dit. Je crois qu'ils vont constater qu'ils n'ont pas de preneur et je leur offre de les revoir», a-t-il dit.

À Montréal, Alexandre Cloutier a estimé que ce sont les fédéralistes qui ont la responsabilité de proposer une solution au statu quo.

«C'est plutôt aux fédéralistes à nous proposer (quelque chose). C'est vrai que le statu quo est intenable. C'est vrai que les fédéralistes ont également une responsabilité de dire ce qu'ils proposent aux Québécois», a-t-il dit.

M. Marceau ne s'est pas démonté en constatant que sa proposition n'avait pas encore réussi à susciter d'adhésion, au lendemain de son annonce avec ses deux collègues du caucus.

«Chaque fois qu'on sort des sentiers battus, qu'on arrive avec des propositions nouvelles, il y a évidemment une période de temps durant laquelle il faut qu'on se l'approprie, a-t-il dit. Je n'ai pas d'inquiétude du tout là-dessus, cela étant, il y a des gens qui ont été surpris.»