Neutres jusqu'ici dans la course à la direction du Parti québécois, les députés Alain Therrien et Nicolas Marceau réclament la tenue d'un référendum sur la souveraineté dans un premier mandat péquiste, « qu'on le sente ou non ».

Une telle position est du rarement vu au sein du caucus péquiste depuis des années. En fait, Martine Ouellet, candidate à la direction du PQ, est la seule qui défend cette idée au sein des élus. Mais Alain Therrien soutient que son collègue et lui ne vont « pas nécessairement » se ranger derrière elle.

« On est dans une démarche commune. Moi et Nicolas, on aimerait avoir un référendum dans un premier mandat avec un plan bien précis », a expliqué le député de Sanguinet en marge de la Conférence nationale des présidents du PQ à Drummondville, dimanche.

Si son appui ne va pas nécessairement à Mme Ouellet, c'est parce qu'« on voudrait avoir [le référendum] d'une certaine façon, dans une démarche particulière ». Les deux députés prévoient faire une annonce mardi. Il se défend de « mettre son appui à l'enchère ». « On a des convictions profondes et on veut qu'elles se réalisent », a-t-il fait valoir.

Lors de la précédente course à la direction, M. Therrien avait pourtant appuyé Bernard Drainville, qui proposait de repousser la tenue d'un référendum. « Je suis plus pressé que je ne l'étais parce que je pense qu'on est prêt plus que jamais à réaliser le référendum sur la souveraineté mais d'une certaine façon qui va faire en sorte qu'on aura l'appui de la majorité de la population québécoise. Vous allez voir ça mardi. »

Alexandre Cloutier et Véronique Hivon refusent de se prononcer sur le moment éventuel d'un référendum. Dans les deux cas, à la tête du PQ, ils donneraient leur position quelques mois avant les élections de 2018. Ils évalueraient si la « mobilisation » pour la souveraineté est suffisante pour déterminer si un référendum aurait lieu ou non dans un premier mandat. Questionné pour savoir quels sont les critères qui le guideraient pour mesurer cette « mobilisation », M. Cloutier a déclaré que « ce sont des choses qui se sentent, il faut que les Québécois aient le goût de participer à notre démarche ». « Je suis pour un référendum dans le premier mandat, qu'on le sente ou non », a soutenu Alain Therrien.

Quant à savoir si ces deux candidats n'ont donc aucune chance de le satisfaire, M. Therrien s'est contenté de dire qu'« on essaie de tâter le terrain, parce qu'on croit profondément qu'il est temps d'agir plus que jamais ». Le quatrième candidat dans la course jusqu'ici, Jean-François Lisée promet de ne pas tenir de référendum avant 2022.

De son côté, Nicolas Marceau a refusé de préciser sa position pour le moment, sans contredire les propos tenus plus tôt par son collègue. « Ce que je peux vous dire ce matin, c'est que j'ai des réflexions et des discussions et je vais vous faire savoir en temps et lieu ce que j'ai à dire sur ces questions. Ce ne sera un secret pour personne que j'aime la clarté, que je veux que ce soit clair pour tout le monde ce qui s'en vient », a-t-il soutenu.

M. Marceau et Mme Ouellet ont eu un échange corsé récemment. Celle-ci avait vanté son profil économique de « terrain » et avait écorché au passage son collègue en disant qu'il a un « profil plus universitaire ». M. Marceau avait répliqué plus tard que « c'est une nouveauté qu'elle parle plus d'économie ». Pourrait-il demeure neutre? « Il n'y a rien qui est exclu », a-t-il répondu.

Il n'y a que deux autres députés non alignés, Diane Lamarre et Mireille Jean. Pascal Bérubé a fait le choix de rester neutre alors que d'autres le sont forcément car ils un poste d'officier au sein du parti.