Deux grands syndicats d'employés du ministère des Transports se disent peu surpris de la controverse qui ébranle depuis mercredi le MTQ. Ceux-ci demandent depuis des années que les contrats soient rapatriés à l'interne pour éviter différents problèmes comme ceux qui ont été évoqués au cours des derniers jours.

Le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec avait déjà dénoncé que certains de ses membres, les vérificateurs, étaient sous l'autorité des directeurs régionaux du ministère, alors qu'ils devaient justement faire des vérifications sur le travail du même ministère, a rappelé en entrevue jeudi le président du syndicat, Richard Perron.

Ce syndicat, qui représente quelque 1000 membres au MTQ, demande également depuis des années une loi pour mieux protéger les lanceurs d'alerte, soit ceux qui savent certaines choses et qui n'osent parler, de crainte de représailles.

Un autre syndicat qui représente 4500 ouvriers et fonctionnaires au ministère voit dans la controverse qui s'abat sur le MTQ une preuve supplémentaire du fait qu'il vaudrait mieux garder l'expertise et les contrats à l'interne plutôt que de les accorder en sous-traitance à des entreprises privées.

Au cours d'une entrevue, le président général du SFPQ, Christian Daigle, a soutenu que le ministère des Transports devrait réembaucher des employés et garder les contrats à l'interne, pour éviter des problèmes liés, par exemple, au fractionnement des contrats - ce qui permet de passer sous le seuil du montant minimum requis pour procéder par appel d'offres.

M. Daigle rappelle qu'à l'époque même de la commission Charbonneau, son syndicat, comme d'autres, avait soulevé cette question des contrats au MTQ octroyés à l'externe, avec des dépassements de coûts qui s'ensuivaient souvent, sans compter une perte d'expertise au ministère.

Il note d'ailleurs que le problème du fractionnement des contrats n'est pas limité au MTQ et se retrouve dans d'autres ministères.