Le gouvernement Couillard veut « rétablir le rapport de force » dans les négociations entre les villes et leurs employés, s'est contenté de dire mercredi matin le ministre des Affaires municipales Martin Coiteux.

Mais il s'est gardé de promettre le pouvoir de décréter les conditions de travail auquel s'attendent les municipalités. En point de presse à l'Assemblée nationale, M. Coiteux a martelé que le gouvernement allait « respecter ses engagements », mais pas un mot sur le pouvoir de décréter.

« On va respecter tous les éléments du pacte fiscal », a-t-il soutenu, sachant bien que le texte adopté par les villes en septembre 2015 ne parle pas explicitement de ce pouvoir que pensaient détenir les villes. Il a indiqué que le gouvernement allait aussi respecter son engagement pour le dépôt d'un projet de loi sur les relations de travail dans le monde municipal avant l'ajournement de l'Assemblée nationale, le 10 juin.

« On pense qu'il n'y a pas d'équilibre à l'heure actuelle, on va le rétablir par voie législative, comme on s'y était engagé dans le cadre du pacte fiscal », s'est borné à dire le ministre Coiteux. « Une municipalité, ce n'est pas Walmart qui négocie avec ses employés, il faut qu'on tienne compte des intérêts des contribuables. On doit rééquilibrer le rapport de force », a-t-il souligné.

La Presse rapportait mercredi que Québec n'avait pas l'intention de donner un pouvoir de décréter les conditions de travail aux villes, contrairement à ce qu'avaient compris les maires, lors de la signature du pacte fiscal avec Québec, en septembre 2015. Québec travaille sur une formule d'arbitrage où l'arbitre devrait tenir compte des intérêts des contribuables, ce qui n'existe pas actuellement en cas de litige entre un employeur et ses salariés.

À l'Assemblée nationale, le député caquiste, Mario Laframboise, a rappelé que l'Union des municipalités avait publié en février dernier un document où elle répétait qu'elle s'attendait à la « mise en place d'un mécanisme permettant aux municipalités,  sous certaines conditions, de déterminer les conditions de travail ». Pour M. Laframboise, à défaut d'un mécanisme formel, les villes se verront forcées de refiler la facture des hausses de salaire aux contribuables.

En point de presse, le directeur du Syndicat canadien de la fonction publique, Marc Ranger a souligné que le ministre Coiteux avait indiqué à plusieurs occasions qu'il n'avait pas l'intention de donner aux villes le pouvoir d'imposer les conditions de travail. Mais un mécanisme d'arbitrage obligatoire n'est pas plus acceptable pour les syndiqués, a-t-il prévenu.