Au moins un aspirant à la succession de Pierre Karl Péladeau doit faire de l'économie son cheval de bataille, a plaidé le député Nicolas Marceau, hier, confirmant au passage qu'il envisage de briguer la direction du Parti québécois.

En entrevue avec La Presse, le député de Rousseau a estimé que la formation indépendantiste a besoin d'un champion en matière d'économie. À ses yeux, le PQ doit répondre aux préoccupations des Québécois qui se soucient d'emploi, de pouvoir d'achat, de fardeau fiscal et de qualité des services publics.

« C'est LA préoccupation première des Québécois », a-t-il affirmé sans détour.

M. Marceau estime qu'un chef qui peut débattre d'économie avec aisance serait un atout de taille pour le PQ. Il pourrait ainsi attaquer le bilan du gouvernement libéral et s'activer à convaincre les Québécois des avantages de l'indépendance.

« Notre projet d'indépendance nationale va demander de notre part, du PQ et des indépendantistes, qu'une démonstration soit faite quant aux questions économiques, a dit M. Marceau. Cette question n'est pas réglée aux yeux de la population. Pour moi, évidemment, elle l'est. Mais pour la population, la démonstration est à faire. »

Professeur d'économie à l'UQAM, M. Marceau a été ministre des Finances dans le gouvernement minoritaire de Pauline Marois.

Il a jonglé avec l'idée de briguer la direction du PQ après la défaite électorale de 2014. Il y a finalement renoncé pour rejoindre le camp de M. Péladeau. Depuis, il est porte-parole du parti en matière de finances.

Sa candidature recueille-t-elle des appuis ? « Absolument », répond M. Marceau. Sans préciser un nombre exact, il affirme que « des » députés seraient prêts à appuyer sa candidature, s'il devait l'officialiser.

M. Marceau se donne quelques semaines pour terminer sa réflexion.

LISÉE EN RÉFLEXION

Même s'il ne s'est pas manifesté publiquement, le député de Rosemont, Jean-François Lisée, envisage lui aussi de briguer la direction du Parti québécois.

Une source sûre a indiqué à La Presse que M. Lisée a remboursé entièrement la dette qu'il avait accumulée lors de la dernière campagne, dette que certains considéraient comme un obstacle à une nouvelle candidature.

« Ça ne pèse aucunement » sur sa réflexion, a ajouté cette source.

Jean-François Lisée, père de cinq enfants, s'est distingué à l'Assemblée nationale comme critique en matière de services sociaux, un rôle qui, bien souvent, condamne un député à rester dans l'ombre. Or, il s'est avéré l'un des parlementaires les plus efficaces de l'équipe péquiste.