Le passage de Pierre Karl Péladeau en politique a été bref, mais fort remarqué, et l'homme n'a surtout laissé personne indifférent.

Sa carrière de politicien a commencé un jour de mars 2014 lorsqu'il a annoncé qu'il serait candidat pour le Parti québécois dans la circonscription de Saint-Jérôme, dans les Laurentides.

Son poing brandi vers le ciel, annonçant qu'il allait «faire du Québec un pays», a marqué la campagne électorale et fait figure de symbole. Il avait ce jour-là remis la souveraineté à l'avant-plan de la campagne qui se déroulait dans la province.

Ses débuts ont été officialisés lorsqu'il est devenu député un mois plus tard, aux élections générales d'avril 2014. Le même soir, Pauline Marois a démissionné comme chef du parti.

M. Péladeau l'a remplacée en devenant, le 15 mai 2015, le huitième leader de la formation souverainiste.

Il ne lui manquait donc que quelques jours pour fêter son premier anniversaire en tant que leader du PQ.

Pierre Karl Péladeau avait été le sixième et dernier candidat à se lancer dans la course à la direction du parti. Le dernier droit de la course s'était effectué entre lui, Martine Ouellet et Alexandre Cloutier, deux anciens ministres dans le gouvernement Marois.

Il avait remporté la majorité des votes des membres du PQ dès le premier tour de scrutin, avec un résultat de 57,6 %.

Âgé de 54 ans, père de trois enfants, il formait jusqu'à tout récemment avec l'animatrice et productrice Julie Snyder l'un des couples les plus influents et les plus médiatisés du Québec.

Ils ont eu ensemble deux enfants et s'étaient mariés en grande pompe à Québec en août 2015. À peine quelques mois plus tard, en janvier dernier, le couple annonçait sa séparation.

Ils sont depuis en médiation pour régler les détails concernant leurs enfants, Romy, 7 ans, et Thomas, qui aura 11 ans dans quelques jours.

M. Péladeau a une autre fille, Marie, âgée de 16 ans, née de son union précédente avec Isabelle Hervet, la fille d'un banquier français.

L'homme était fort connu de la population québécoise bien avant son entrée en politique, car le conglomérat Québecor, dont il est actionnaire de contrôle, domine le monde médiatique du Québec avec ses nombreux journaux et magazines, sa chaîne de télévision TVA et le câblodistributeur Vidéotron.

Le jeune Pierre Karl avait joint à l'âge de 24 ans l'entreprise fondée par son père Pierre Péladeau. Prenant la direction du groupe en 1999 et pilotant en 2000 l'acquisition de Vidéotron et de TVA, il mène de front sa stratégie de convergence entre ses diverses entreprises. Il s'est fait des ennemis en chemin, notamment certains syndicats pour avoir mis en lock-out pendant des périodes prolongées les employés du Journal de Montréal, pendant 25 mois, et du Journal de Québec, pendant 16 mois, ainsi que ceux de Vidéotron.

Le diplômé en philosophie et en droit faisait partie en 2015 de la liste des Canadiens les plus riches, selon un palmarès établi par le magazine Canadian Business.

Il avait quitté la direction de l'empire Québecor en 2013, tout en restant l'actionnaire de contrôle.

Il était alors devenu le président du conseil d'administration d'Hydro-Québec, sans toucher de salaire, nommé par celle qui était alors première ministre péquiste, Pauline Marois.

Avant de se lancer dans la course à la direction du PQ, Pierre Karl Péladeau s'était engagé à placer dans une fiducie les actions qu'il détient dans Québecor. Mais il n'a jamais été question pour lui de s'en départir.

En septembre 2015, le chef de PQ a confié son bloc de contrôle du conglomérat Québecor à une société mandataire administrée notamment par l'ex-PDG du Mouvement Desjardins Claude Béland.

La question de ses avoirs avait été un sujet constant de controverse depuis le jour où il avait manifesté son intention de devenir chef du Parti québécois et le moyen juridique qu'il a choisi a été jugé trop permissif et aussitôt critiqué par les autres partis à l'Assemblée nationale.