Amir Khadir a « absolument raison » d'affirmer que Jean Charest est le « premier suspect » de crimes qui auraient été commis par le Parti libéral, a dit la députée de Québec solidaire, Françoise David.

La porte-parole parlementaire de la formation politique n'a pas utilisé les mêmes mots que son collègue, qui s'est livré mardi à une charge à fond de train contre l'ancien premier ministre libéral. Mais elle dit partager son opinion sur le fond.

« Vous savez très bien que M. Khadir et moi avons un vocabulaire différent, ce n'est pas la première fois que ça se passe, a-t-elle dit. Mais je peux vous dire que sur le fond des choses, nous partageons la même opinion. »

Selon elle, Jean Charest porte une « lourde responsabilité » dans les malversations qui ont entouré le financement politique du Parti libéral dans les années 2000. Selon elle, l'ancien chef « ne peut se défiler » de sa responsabilité.

« Un chef, ça assume des responsabilités, a-t-elle dit. Je pense que Jean Charest porte à tout le moins une immense responsabilité qui est celle de ne pas avoir bien géré sa machine à faire de l'argent. »

Poursuite?

M. Khadir a invité M. Charest à le poursuivre s'il est en désaccord avec ses commentaires. Mme David n'a pas voulu dire si Québec solidaire est prêt à utiliser des ressources financières pour défendre le député si l'ancien premier ministre relève le défi.

« Nous n'en sommes absolument pas là, a-t-elle dit. La seule chose que je vais vous répéter ce matin, c'est que sur le fond des choses, mon collègue a absolument raison. M. Charest porte une très lourde responsabilité et devra en répondre. »

Le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, a abondé dans le même sens. À ses yeux, M. Charest ne pouvait ignorer les pratiques du parti qu'il dirigeait.

« Je pense qu'il devait savoir, et, s'il ne le savait pas, il a manqué à sa responsabilité de le savoir », a-t-il affirmé.

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, n'a pas voulu lancer la pierre à M. Charest. Il fait valoir qu'il n'y a aucune preuve que l'ancien premier ministre a été impliqué dans des malversations.

« Il y a comme une aura de suspicion, a-t-il convenu. Mais, pour l'instant, on n'a pas ces preuves-là. »

Mardi, M. Charest a qualifié de « totalement gratuits » les commentaires de M. Khadir. Il a accusé le député solidaire de souffrir d'une « obsession » à son endroit. Il n'a pas précisé s'il compte le poursuivre.